Quitter Paris pour Lyon : "C’est parti d’un refus de CDI à Paris"

Farah Sadallah

La trentaine, en couple, Pierre, manager en communication digitale, a quitté Paris avec sa compagne pour un CDI à Lyon. Tout s’est passé en 4 mois, sans perte de salaire. Cadremploi poursuit sa série de portraits sur les cadres franciliens qui mettent le cap vers les régions.
Quitter Paris pour Lyon : "C’est parti d’un refus de CDI à Paris"

Pierre était venu à Paris en tant que junior pour faire ses armes. Ce manager en communication digitale est finalement reparti à Lyon, sa ville natale, avec sa compagne, au bout de 6 ans. Le choix de vie de ce couple n’est pas une exception. 230 000 Franciliens partent comme eux en région chaque année. Lyon arrivant en troisième position, dans le classement de leurs destinations préférées, selon la dernière enquête menée par Cadremploi sur les villes préférées des cadres parisien

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Difficile d’être propriétaire à Paris

Pour le couple, emménager à Paris dans un grand logement, devenir propriétaire et avoir des enfants, leur semblait compliqué financièrement. Même après avoir passé six ans dans la Capitale. « Je voyais tous mes amis quadragénaires s’installer en banlieue du côté d’Asnières, les Lilas ou encore en région. Ça nous a fait réfléchir », avoue le trentenaire. L’idée de rentrer à Lyon chemine. « J’y ai ma famille et mes amis, on est plus au sud, proche de la mer et de la montagne », justifie-t-il. Sans oublier que la région lyonnaise est devenue le deuxième bassin d’emploi le plus dynamique de France derrière Paris.

 

Un job trouvé en deux-deux

Nous sommes fin 2011, il est pourtant sur le point de signer un CDI à Paris, dans une agence de communication digitale. Mais le couple se rend compte des engagements que pose un contrat à durée indéterminée. « Nous aurions sûrement dû rester encore trois, voire cinq ans sur Paris », observe le manager. Pierre refuse le CDI. « C’est parti d’un coup de tête ». Avant de partir deux mois en Asie pour un long voyage, il réactive son réseau lyonnais et répond à des annonces. Efficace. Il passe deux entretiens, pendant lesquels il n’hésite pas à parler de son projet de vie. « J’expliquais que ma candidature pour ce nouveau poste reposait sur mon envie de déménager et de retrouver ma ville natale », souligne Pierre. Sa franchise porte ses fruits. Il reçoit une proposition pendant son voyage, qu’il conclut par mail.

 

Le même salaire qu’à Paris

Il décroche alors un CDI dans une agence lyonnaise spécialisée dans la transformation digitale des entreprises. Trop facile ? Un Parisien a en effet plus de chance de trouver un poste en région, en raison de la pénurie de profils très expérimentés. « Il y a une grande maturité professionnelle à Paris. Et en communication nous sommes très pointus », observe le manager. Ce phénomène s’explique par la présence majoritaire des grands groupes et sièges sociaux à Paris. « La concurrence est forte et rend le travail très stimulant. En région, nous ne retrouvons pas forcément la même exigence et la même effervescence », regrette Pierre.

Pour autant ce dernier conserve un salaire presque semblable à celui de Paris. Même s’il était prêt à faire des concessions. Comme 56 % des cadres qui se disent prêts à toucher un salaire inférieur pour pouvoir s’installer hors de la région parisienne, selon l’enquête de Cadremploi.

 

Une reconversion professionnelle contrainte pour sa conjointe

La transition professionnelle est en revanche plus compliquée pour sa compagne. Journaliste de profession, elle a également refusé un CDI à Paris pour partir à Lyon. Sur place, elle tente de se mettre en freelance. Puis opte pour un virage professionnel dans la communication. « Contrainte de faire ce changement, raconte Pierre, cela n’a pas été facile ».  

Mais le couple ne compte pas revenir s’installer à Paris. Désormais à Lyon depuis cinq ans, et propriétaire depuis peu, « nous avons clairement gagné en qualité de vie », se rassure le manager. Néanmoins la vie parisienne « frénétique » et le dynamisme culturel, lui manquent. « J’adorais ma vie parisienne. À Lyon, l’ambiance est beaucoup plus familiale », témoigne-t-il. Il avoue apprécier les allers-retours dans la ville Lumière pour un week-end ou pour une mission professionnelle.

Farah Sadallah
Farah Sadallah

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