Sorti de terre il y a quarante ans, le technopôle Sophia Antipolis génère aujourd'hui 50 % du PIB annuel du département des Alpes-Maritimes, soit 6 milliards d'euros par an. Une réussite économique et scientifique qui n'en finit pas, au fil des ans, de gagner en importance. « Le parc de 2400 hectares concentre à ce jour 1400 entreprises et plus de 30 000 emplois, insiste le sénateur Pierre Laffitte, fondateur du technopôle. Nous sommes très fiers de cette réussite mais nous avons encore une grande marge de progression car de nombreux défis attendent d'être relevés notamment en ce qui concerne le développement durable et le réchauffement climatique. » Ingénieurs, chefs de projet, cadres expérimentés, jeunes dip' : environ 850 candidats sont recrutés chaque année par les entreprises du technopôle.
Plus de 140 entreprises à capitaux étrangers
A la pointe dans de nombreux domaines d'activité (NTIC, chimie fine, biotechnologies, recherche...), « Sophia Antipolis est en France la référence incontestée en matière de pôle de compétitivité, indique Roselyne Koskas, la directrice. Nous avons été les premiers il y a quarante ans à prôner l'association des entreprises, des centres de recherche et des organismes de formation. » Un modèle d'efficacité qui n'a pas laissé les investisseurs internationaux indifférents. A l'heure actuelle, 11 % des entreprises du parc Sophia Antipolis sont à capitaux étrangers.
50 nationalités chez Amadeus
« Il y a vingt ans nous avons choisi d'implanter ici notre centre de développement mondial car les conditions de travail sont idéales, explique Corinne Pirinoli, responsable de la communication et du recrutement d'Amadeus, le plus important employeur du parc avec 2200 salariés et dont le siège se trouve à Madrid. Sur notre site de Sophia Antipolis, il y a plus de 50 nationalités qui se côtoient chaque jour et la langue de travail est l'anglais. Notre entreprise gère des marchés dans le monde entier et en plus de tous les avantages du technopôle la proximité de l'aéroport international facilite grandement les déplacements de nos collaborateurs. »
Berceau de la norme GSM
Au registre des innovations qui ont vu le jour à Sophia Antipolis, la norme GSM en téléphonie cellulaire est certainement la plus emblématique. Développée par l'ETSI (European Telecommunications Standards Institute) en charge de la normalisation des technologies de télécommunication pour l'Europe, « la mise au point de cette norme a poussé les plus grands opérateurs télécom à collaborer étroitement avec Sophia Antipolis et cela a renforcé du même coup l'attractivité du parc » commente Roselyne Koskas.
Tisser le dialogue par l'innovation
Son rayonnement mondial, Sophia Antipolis le doit également à sa fondation créée en 1984 et à l'origine de 80 manifestations par an. Son rôle ? Faire émerger des réseaux internationaux pour faciliter l'échange des réflexions et la coopération. Dernière opération en date : un colloque euro méditerranéen a été organisé au technopôle auquel ont participé de nombreux représentants de clusters des pays de cette région. « Dans un monde qui connaît de grands bouleversements, la France doit être force de proposition et provoquer le débat » rapporte Pierre Laffitte. Un rôle d'animation et de stimulation intellectuelle en somme et qui séduit jusqu'en Chine : « Nous avons été contactés par les représentants du Parc Z de Pékin (environ 18 000 entreprises) qui souhaitent s'inspirer de notre politique d'animation de projets pour la reproduire chez eux » indique Roselyne Koskas. Un motif de satisfaction supplémentaire pour l'équipe dirigeante de Sophia Antipolis, s'il en fallait un.
