Sud-Ouest : le réveil de l'aéronautique profite aux ingénieurs

Bruno Askenazi

La région respire : le secteur de l'aéronautique recrée des emplois. Essentiellement des postes d'ingénieurs chez les grands donneurs d'ordre et leurs sous-traitants.

Des perspectives d'emploi plus favorables pour les cadres en 2011 par rapport à 2010. C'est la tendance qui se dessine dans le sud-ouest. Sans surprise, l'aéronautique, le plus gros employeur de la région, donne le tempo du redécollage. « Le secteur présente clairement des signes de reprise forte pour les groupes, leurs sous-traitants et toutes les sociétés de service liées à cette industrie », affirme Frédéric Béziers, directeur des régions au cabinet de recrutement Hays.

Cette recrudescence d'offres concerne des ingénieurs étude, des ingénieurs production, toutes les fonctions informatiques de l'activité et dans une moindre mesure des postes dans la finance ou les achats.

Le rebond remarqué des SSII

Chez Airbus, le lancement du nouveau long courrier A350 devrait générer 1500 emplois sur trois ans avec l'ouverture d'une usine d'assemblage mi 2011 à Colomiers près de Toulouse. L'avionneur aura besoin d'ingénieurs et de techniciens, en majorité des profils expérimentés issus du même secteur. « Il y aura aussi davantage d'opportunités chez les sous-traitants, prédit Frédéric Béziers. Des entreprises moins médiatisées mais qu'il ne faut pas négliger car beaucoup moins sollicitées que les grands groupes aéronautiques ». Très liées à ce secteur, les SSII en Midi-Pyrénées (Alten, Atos Origin, Cap Gemini, Akka technologies ... ) sont reparties à la chasse aux ingénieurs.

Du mieux dans la promotion immobilière

Même certains équipementiers automobiles recommencent à recruter pour compenser en partie les plans sociaux de 2009. L'embellie concerne également la promotion immobilière. De nouveaux projets ressortent des cartons, ce qui entraine la création de postes de responsables financiers et de responsables de programme. « C'est plutôt bon signe pour le BTP qui devrait recruter davantage à partir du second semestre 2011, assure Frédéric Benay, directeur exécutif de Michael Page. Mais pour certaines PME régionales de travaux public en grosses difficultés, il faudra sans doute plus de temps».

La banque en quête de commerciaux

En Aquitaine, marquée par une forte densité de PME autour de Bordeaux et de Biarritz, le secteur des services aux entreprises devrait générer de nombreux postes, surtout dans les fonctions commerciales et financières. L'agroalimentaire va également continuer à recruter des cadres, majoritairement pour des postes de commerciaux, ingénieurs étude ou développement. Autre secteur plutôt en forme, la banque assurance. Les grands réseaux régionaux vont rester de gros pourvoyeurs d'emplois. D'autant que se développe maintenant à Bordeaux (mais aussi à Toulouse) une activité de banque privée où des cadres confirmés sont les bienvenus pour porter ce marché « haut de gamme ».

Le green business déçoit

En revanche, le ciel se couvre pour les énergies propres. « Le green business va continuer à recruter mais sans doute à un rythme beaucoup moins élevé que ces deux dernières années », prévoit Frédéric Benay (Michael Page). La baisse des subventions menace le photovoltaïque qui s'était bien développé dans la région jusqu'en 2009. Le gel de la construction d'une usine de panneaux solaires dans l'agglomération bordelaise a jeté un froid. L'installation devait à terme créer 400 emplois. Quant à l'éolien, il n'en est qu'à ses débuts avec le développement d'une filière de construction de pâles grâce au tandem formé par Plastinov, une PME du Lot-et-Garonne et Astrium, filiale spatiale d'EADS.

Bruno Askenazi
Bruno Askenazi

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