![Tout ce que les jeunes diplômés devraient savoir sur l’audit](https://img.figarocms.net/cadremploi-edito/NmQ5YTM5ZWQtODY2Mi00YTI1LWEyMDUtZjEwMTZmYmU5YTk5_dossier_audit_jeune_dip-ce_qu_il_faut_savoir-1140.jpg?auto=compress,format&rect=30,0,1080,540&w=800&h=400)
Pas besoin d’avoir fait une école de commerce
Les temps changent et les profils aussi. « Aujourd'hui les missions sont tellement larges que les équipes doivent s'enrichir de talents très différents », observe Olivier Drouilly, président du groupe Sadec Akelys. Dans ce cabinet, comme chez les Big Four, la diversification des profils est devenue une réalité. « Nous ne nous limitons plus aux jeunes diplômés d’écoles de commerce. Sachant qu’il faut aussi avoir, auprès de nos clients, des compétences en matière environnementale, industrielle ou informatique, nous nous ouvrons volontiers à des ingénieurs dont on peut compléter la formation. S'ils ont la volonté d'intégrer nos métiers et la démarche intellectuelle nécessaire, l'adaptation n'est pas un problème pour eux. »
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Les soft skills, ça compte !
Dans l’audit comme ailleurs, le recrutement ne se limite plus aux hard skills, c’est-à-dire aux compétences techniques acquises dans les différentes écoles. « Le poids des soft skills grandissent ici comme ailleurs et c'est ce qui fera la différence entre deux profils, observe Jean Bouquot, président de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) et associé EY. À compétences égales, c'est ce qui fait la différence et, surtout, permettra d'évoluer plus vite. » Par ces compétences nouvelles, les recruteurs entendent la curiosité, l’agilité et, de manière plus générale, une aisance relationnelle aussi utile en interne qu’avec des clients. D’ailleurs, cet expert aimerait que l’on ne résume pas sa profession à "des femmes et de hommes en gris". « Travailler en équipe permet aussi de faire passer certaines contraintes. Contrairement à une image parfois un peu austère, nous ne sommes pas uniquement dans la performance mais aussi dans la vie. »
Des missions chronophages en cabinet
Mais tous les professionnels en conviennent : c’est un métier qui demande beaucoup et les missions confiées dans ces métiers peuvent être chronophages. « On ne parle pas toujours assez de l'investissement personnel nécessaire, explique François Alliès, consultant spécialiste de division audit, conseil et expertise chez Fed Finance Paris. Ces métiers requièrent souvent entre 20 à 30 % de déplacements, quelle que soit la taille du cabinet. Quand il s’agit de déplacements en province, on ne dort pas chez soi tous les soirs. Nous sensibilisons beaucoup les candidats sur ce point, surtout quand ils sont juniors, car ce n'est pas forcément très évident à mener avec une vie de famille. »
Le sentiment d’être en dehors
François Alliès met également l’accent sur une autre spécificité liée à la vie en cabinet. « Le positionnement par rapport au mandat n’est pas toujours évident non plus, poursuit le consultant. Quand un auditeur passe du temps chez un client, même s’il mange à la cantine, il restera toujours un peu à l’écart car il vient auditer, donc surveiller. » À terme, ce positionnement peut être difficile à assumer. « Mais les carrières sont longues et variées et nous voyons aussi beaucoup de candidats qui, après trois ou quatre années en cabinet, préfèrent aller travailler directement en entreprise. Vers la trentaine, cette population a souvent envie d'un nouveau souffle professionnel et la majorité des candidats sont recrutés à terme par des clients. » Chaque année, c’est aussi ce mercato qui augmente les besoins en jeunes diplômés dans les cabinets.
Un troisième cycle… qui peut durer
« Nous sommes parfois perçus comme un troisième cycle de formation et un point de passage pour faire carrière ailleurs », reconnaît Felicitas Cavagné. Mais cette associée, responsable du recrutement chez Deloitte insiste sur la richesse parfois insoupçonnée du métier d’auditeur. « Depuis 20 ans que j'exerce ce métier, je n'ai jamais connu une année, voire une semaine comme une autre. Il y a une très forte courbe d’apprentissage, plus longue qu'on imagine. On n’a pas tout vu au bout de six mois. En fait, c’est comme un troisième cycle qui ne se termine jamais ! » Elle évoque ainsi la possibilité de vivre plusieurs vies professionnelles avec un même employeur. « On peut choisir une spécialisation sur un segment d'industrie par exemple à l'intérieur d'un même cabinet. Certains collaborateurs préparent le diplôme d’expert-comptable. Chez nous, un salarié peut s'orienter vers des métiers davantage liés au conseil et accompagner des entreprises sur des questions de conformité par exemple. »
Le diplôme d’expert-comptable, ça paye
Un auditeur junior peut ainsi espérer toucher entre 28 et 36 K euros annuels bruts (hors part variable) dans un cabinet de moins de 50 collaborateurs en Île-de-France et entre 30 et 40 dans un cabinet plus grand, avec des augmentations conséquentes dès deux ans d’expérience. Mais certaines spécialisations sont clairement des accélérateurs de carrière. « Les auditeurs ont tout intérêt à s’inscrire d’emblée dans la perspective du diplôme d'expertise comptable », recommande Jean Bouquot. Ce diplôme, étape préalable pour évoluer vers des postes de commissaires aux comptes, permet des amplitudes de salaire entre 48 et 120 K euros annuels bruts selon la taille et la localisation des cabinets.
![Céline Chaudeau](https://cdn-cadremploi.carriere.fcms.io/edito/img/profil-CE.ea06be4.jpg)