Une bonne dynamique se maintient en Rhône-Alpes

Christine Piedalu

Les cabinets de recrutement observent des embauches dans presque tous les secteurs d'activité. Ils restent néanmoins prudents compte tenu de la conjoncture.

La dynamique enregistrée fin 2010 s'est confirmée au premier semestre 2011 en Rhône-Alpes et la rentrée de septembre s'est déroulée sous de bons auspices. Les cabinets de recrutement interrogés constatent une nette progression du nombre de missions. « L'ouverture d'un poste nécessite peut-être un peu plus de réflexion, ou davantage de vigilance de la part des filiales de grands groupes américains, mais on ne relève aucun discours alarmiste », déclare Patrick Favre, directeur de Michael Page Rhône-Alpes. Même constat de la part de Sophie Aeschliman, responsable d'Experts Grenoble : « Les entreprises sont moins pressées, mais il n'y a pas de report de missions », renchérit-elle. Bon indicateur du marché, « l'intérim se porte bien, il permet de se montrer confiant », ajoute Marie-Françoise Doyat, directrice du cabinet Hays Lyon.

Restent des nuances à apporter selon les secteurs, certains embauchant plus que d'autres. Nouvelles technologies, électronique, informatique, logiciels embarqués... très présents sur le bassin lyonnais et grenoblois sont extrêmement dynamiques. « Acteurs nationaux ou start-up ont des besoins croissants sur les fonctions techniques et de développement commercial », précise Patrick Favre. Dans le secteur de la santé, Lyonbiopôle attire et dynamise. « Le biomédical, les biotechnologies, l'appareillage médical créent des postes », observe-t-il.

Les PME investissent

L'immobilier-construction poursuit ses embauches. « 45000 nouveaux logements sont mis en chantier chaque année en Rhône-Alpes en plus des locaux commerciaux. Les incertitudes sur la poursuite du dispositif Scellier n'ont pas pour l'instant réduit l'activité », indique Marie-Françoise Doyat.

Les entreprises, les PMI notamment, investissent de nouveaux dans les biens d'équipement, elles affichent des besoins en techniciens, ingénieurs process, mais aussi qualité. « Les sociétés veulent se démarquer de leurs concurrentes en matière de développement durable, de normes, les transferts industriels se multiplient, d'où des créations de postes sur ces fonctions devenues parties prenantes de la stratégie de l'entreprise », explique Sophie Aeschliman.

Investissements et exportations ont largement boosté l'industrie depuis le début de l'année. Services et commerce ne sont pas en reste. « Les banques et l'assurance recrutent. Tous secteurs confondus, les commerciaux et technico-commerciaux arrivent en tête des besoins », rappelle Marie-Françoise Doyat. Alors que l'audit-expertise peine à trouver des candidats.

Priorité à l'expertise

Au total, presque tous les métiers affichent des créations de postes, y compris dans les fonctions support. Priorité à l'expertise et à l'expérience : « De grosses PME de la région recherchent des ingénieurs ayant une vision plus large associant méthode et logistique, pour acquérir de nouvelles pratiques industrielles », remarque Patrick Favre. Elles sont aussi de plus en plus intéressées par des profils en lean manufacturing, ajoute Sophie Aeschliman.

Dans la grande distribution et la distribution spécialisée, « les forts besoins en managers obligent les enseignes à élargir les profils de postes à des professionnels d'autres secteurs, comme l'agroalimentaire », relève Marie-Françoise Doyat.

Mais l'embellie profite aussi aux jeunes diplômés. « Les masters 2 sont de plus en plus opérationnels et plaisent aux entreprises », poursuit Marie-Françoise Doyat. Dans une région marquée par une forte activité export, « des jeunes diplômés avec une double formation, une pratique des langues étrangères et un stage ou première expérience à l'international auront sans doute plus d'opportunités », affirme Patrick Favre.

Christine Piedalu
Christine Piedalu

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