Une journée aux côtés des candidats

Sébastien Tranchant

Le 16 avril dernier, c'était poignée de main franche et sourire de circonstance à l'occasion du 2e Forum emploi diversité, organisé cette année dans la tour IBM de la Défense. Au menu de cette journée d'entretiens marathons : 150 CDI (de commerciaux, ingénieurs d'études, contrôleurs de gestion...) pour 275 candidats sélectionnés sur CV.

Le 16 avril dernier, c'était poignée de main franche et sourire de circonstance à l'occasion du 2e Forum emploi diversité, organisé cette année dans la tour IBM de la Défense. Au menu de cette journée d'entretiens marathons : 150 CDI (de commerciaux, ingénieurs d'études, contrôleurs de gestion...) pour 275 candidats sélectionnés sur CV. Sur le papier, ça faisait pas mal de chance de décrocher un poste. Trois conditions avaient toutefois été posées dès le départ pour avoir le droit de participer à cette grand-messe de la diversité : être titulaire d'un diplôme Bac + 2 minimum, être issu d'une « minorité visible », et avoir moins de 35 ans. « Je ne me focalise pas sur un cursus particulier, jure Paul-Henri Waché, du cabinet Alain Gavand consultants. Je suis plutôt à la recherche de compétences. Mes besoins sont variés et nombreux. J'ai dix postes à proposer chez dix clients différents. »

 

Ce forum emploi diversité fait partie de cette pléthore d'initiatives visant à inciter les entreprises françaises à modifier leurs habitudes de sélection. « Le profil type recherché est encore trop souvent le blanc diplômé d'une grande école », explique Carole Da Silva, organisatrice de l'opération et fondatrice de l'Afip, une association qui milite pour la diversité culturelle et l'intégration professionnelle. Un message qu'il est ô combien nécessaire de marteler mais qui n'a pas reçu un grand écho l'an passé lors de la première édition du forum organisée dans l'enceinte de l'Unesco. « Sur 40 candidats, seulement cinq ont finalement été recrutés, se souvient Carole Da Silva. J'explique toutefois ce mauvais résultat par un manque de communication car je sens que le vent tourne dans les entreprises depuis quelque temps. Certains postes sont à flux tendu ce qui oblige les recruteurs à s'ouvrir à d'autres candidats. Il faut voir ce phénomène comme une chance. »

 

Peu à peu, les pratiques changent. Chez IBM par exemple, hôte de la manifestation, le « réseau midi » (pour minorité et diversité) a vu le jour en 2006. Par le biais d'animations internes, ce collectif de salariés tente de sensibiliser leurs collègues aux discriminations quotidiennes vécus par leurs semblables issus des minorités visibles. « Il y a quelques mois, nous avons projeté à leur demande un documentaire sur le phénomène de plafond de verre qui rend impossible toute promotion interne pour un salarié de couleur, commente Florence Alpérine, responsable de recrutement chez IBM. Depuis deux ans, grâce à ce collectif qui est un peu notre boîte à idées, nous avons beaucoup développé notre politique en matière de diversité culturelle. Nous veillons notamment à enrichir notre sourcing via le prisme de la diversité pour davantage ressembler aux profils de nos clients. »

 

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