Questions à Hervé Macé, directeur commercial Rail, SEGULA Technologies

Quelle est la part du ferroviaire dans les activités de Segula Technologies ? Quels sont les sites concernés ?

Segula Technologies, c’est environ 13 000 collaborateurs dans le monde. La branche ferroviaire concerne actuellement 850 personnes qui travaillent sur les sites au plus près de nos clients comme Alstom ou Bombardier, par exemple.

Nous sommes présents en France, notamment en région parisienne où l’on développe des projets pour la SNCF et la RATP, et à La Rochelle, où est implanté notre centre d’excellence en design de trains.

Nous sommes également en Italie, dans la région de Vado Ligure, en Espagne, et en Allemagne où nous venons d’ouvrir un centre d’excellence, non loin de Leipzig.

Nous projetons d’atteindre un total de 1 000 collaborateurs prochainement. Le ferroviaire est un secteur résilient avec des cycles longs ; de fait, les projets en cours ne se sont pas arrêtés avec la crise du Covid.

Quels sont aujourd’hui les enjeux du ferroviaire et quelles sont les innovations développées en ce sens ?

Les enjeux sont multiples. Nous travaillons à attirer plus de passagers, à augmenter la capacité des trains et à en faire un mode de transport encore plus écologique. SEGULA innove en permanence, notamment pour adapter au transport ferroviaire ce que nous avons développé en amont pour l’industrie automobile.

Nous travaillons par exemple à dimensionner les batteries à l’hydrogène et leur réservoir afin que les trains puissent fonctionner soit sur batterie en absence de caténaire, soit sous caténaire. Pour cela, nous avons développé un simulateur qui évalue chaque sillon et vise à optimiser la configuration des trains.

Pour attirer plus de passagers, notre objectif est de faire en sorte que chaque client se sente comme dans sa voiture, en termes de confort comme de sécurité. Soigner le style et le design est primordial pour rendre le transport ferroviaire attractif. Nous nous appuyons sur des simulations, l’expérience utilisateur et sur les interfaces homme/machine.

L’idée est de mettre les passagers dans un confort optimal pour des trajets de trois ou quatre heures, afin de se substituer au transport aérien, notamment pour les voyageurs d’affaires qui doivent bénéficier de conditions de travail favorables.

Autre enjeu phare aujourd’hui :  la création d’un système de signalisation standard afin de faciliter le trafic à échelle européenne.

Ce sont autant d’enjeux qui nécessitent des savoir-faire et des connaissances propres à la fois au secteur du ferroviaire et à l’innovation.

Quels sont vos besoins actuels ?

Si l’on revient à ce que nous disions précédemment au niveau de l’harmonisation des systèmes de signalisation, nous sommes en quête de profils qui puissent gérer la communication entre ce que l’on appelle le sol (la voie) et le mobile (la machine).

Plus largement, nous recherchons des profils du digital et de la cybersécurité (profils assez rares d’ailleurs), des spécialistes des systèmes qui auront une vision systémique pour apporter une réponse cohérente à nos clients.

Mais nous recrutons également des profils généralistes, adapté à notre développement et qui ne vont pas embrasser un système plus qu’un autre.  

Comment tendent à évoluer vos recrutements, en France comme à l’international ? 

L’une des grandes forces de notre groupe est d’être réactif. Nous mettons en place des ponts vers d’autres secteurs, comme la santé et l’environnement, nous l’avons vu. En effet, avec la crise sanitaire, nous avons touché du doigt l’importance pour une industrie de savoir s’adapter.

Ainsi, en plein confinement, nous avons collaboré avec Safran afin de mettre à disposition du secteur médical une version améliorée des masques de snorkeling de Décathlon, et avec Intersurgical pour produire en France les filtres nécessaires aux appareils respiratoires. SEGULA Technologies a réussi à faire produire jusqu’à 300 000 filtres par semaine. Et nous avons choisi de poursuivre l’expérience en développant une branche dédiée au soutien médical.

Pour cela, nous sommes en quête de profils médicaux. Tous ces changements vont nécessiter des recrutements. En parallèle, notre Digital Lab teste actuellement des technologies innovantes sur la mobilité connectée, des projets menés en interne avec nos partenaires.

SEGULA encadre également une vingtaine de thésards qui planchent sur des solutions d’avenir. L’ouverture à l’international est un passage obligé, nous l’avons vu avec les problématiques liées à la signalisation qui vont voir s’exporter nos savoir-faire.