
Les jeunes sur la même longueur d’ondes que leurs futurs employeurs…
Missions intéressantes Motivation Mobilité Nouvelles compétences Travail en équipe Sens des responsabilités
Le message est (enfin) passé : jeunes et employeurs sont aujourd’hui en phase pour estimer important de proposer un travail intéressant (48 % des jeunes considèrent ce critère comme essentiel et 44 % des entreprises) et éthique (18 % pour les jeunes et 22 % pour les entreprises), selon le 3e baromètre de l’association A compétence égale.
Jeunes et employeurs s’accordent aussi pour considérer que le principal atout des juniors est leur motivation (94 % des jeunes pensent cela et 84 % des entreprises), leur mobilité (80 % des jeunes et 78 % des entreprises) et les compétences acquises en formation (52 % des jeunes et 54 % des entreprises).
Les juniors et leurs recruteurs sont aussi parfaitement d’accord sur les soft skills à posséder. Pour les uns comme pour les autres, un jeune doit savoir travailler en équipe (46 % des jeunes et 47 % des employeurs) et avoir le sens des responsabilités/fiabilité (46 % des jeunes et 49 % des employeurs).
…mais pas sur tous les critères donnant du sens à une carrière
Salaire Savoir-être Travail sous pression Manque d’expérience
En revanche, 40 % des jeunes ne comprennent pas que leur (faible) salaire est un atout pour 77 % des employeurs. La stabilité financière est beaucoup plus recherchée par les juniors que ne le perçoivent les entreprises.
Le désaccord est aussi patent sur les questions de savoir-être. 80 % des jeunes considèrent posséder cette qualité contre 59 % des employeurs.
La stabilité financière est beaucoup plus recherchée par les juniors que ne le perçoivent les entreprises.A compétence égale
De même, les divergences sont importantes quand employeurs et jeunes analysent les soft skills qu’un diplômé doit posséder. Pour 41 % des jeunes, il faut être capable de travailler sous pression alors que seuls 13 % des employeurs considèrent cela comme important.
Enfin, ces regards croisés se terminent par une profonde incompréhension. En effet, selon l’étude, 87 % des employeurs considèrent le manque d’expérience des jeunes comme un frein à l’embauche. Les jeunes ont bien perçu le problème et estiment aussi à 77 % que c’est un problème. Dans les faits, seuls 54 % des juniors déclarent une expérience professionnelle comprise entre 0 et 6 mois…
Jeunes pas assez expérimentés : comment convaincre un recruteur ?
CONSEILS – Stéphanie Denis-Lecerf est présidente d'A compétence égale et DRH de Page groupe, un holding réunissant l’ensemble des entités (Michael page, Page personnel…) de ce spécialiste du recrutement.

« Les employeurs recherchent des jeunes qui sortent de l’école… mais ayant déjà de l’expérience. C’est l’un des constats de notre enquête. Comment faire alors ? Mon conseil est de mettre en avant toutes ses expériences, quelle qu’elles soient. Cela permet de déconstruire cette demande, poursuit Stéphanie Denis-Lecerf. Dans le meilleur des cas, ce peut être en affichant des études menées en alternance via un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Mais aussi en mettant en avant des jobs d’été, des activités humanitaires, du travail en bureau des élèves, en milieu associatif. Les employeurs recherchent des jeunes salariés en capacité de prioriser leurs tâches. Le jeune doit mettre en avant, dans son CV et en entretien, le fait d’avoir mené de front la rédaction d’un mémoire avec un job étudiant. C’est une preuve de cette capacité. Les recruteurs désirent aussi des salariés ayant le sens des responsabilités. On peut démontrer cette qualité en relatant comment l’on est devenu responsable de son bureau des élèves, d’une association ou d’un projet caritatif. Il ne faut pas autodéclarer ses qualités. Il faut prouver ce que l'on dit en citant des expériences réussies ».

Je suis journaliste spécialisé dans les questions de formation et d’emploi. L’un ne doit pas aller sans l’autre et la compréhension des deux permet de s’orienter au mieux. Je rédige aussi, tous les deux ans, le Guide des professionnels du recrutement. Je suis aussi passionné d’histoire et amoureux des routes de la soie.