Marine Le Pen : "Contre l'entretien d'embauche en cagoule"

[Vidéo publiée le 26 septembre 2011]

Lire l'éditorial de Sylvia Di Pasquale : Les présidentiables sur Cadremploi

Marine le Pen... sur le Bloc Notes de David Abiker

Souriante

Déterminée

Cash

Logique

Tendue vers l'objectif

Impression générale

Interviewer Marine Le Pen dans cette série sur l'entretien de recrutement, c'était choisir entre une méthode spécifique compte tenu de la nature du parti d'extrême droite qu'elle dirige ou lui appliquer la même méthode qu'aux autres candidats. J'ai choisi la seconde solution, lui posant des questions comparables à celles que j'avais proposées à ses prédécesseurs.

Il ressort que lorsqu'on chasse sur les terres du Front National, le naturel revient au galop. Ce naturel c'est ce qui fait la popularité de la présidente du FN : elle parle clair, elle est dans sa logique. Sa conception du recrutement et des relations interpersonnelles ressemblent à ce qu'elle incarne politiquement.

Volontiers râleuse, se défiant des personnalités complexes qu'elle appelle les gens "courbes", exigeant qu'on lui rende compte, Marine Le Pen pratique un management du chef et admet qu'il n'est pas simple de travailler avec elle. Sur l'emploi des femmes, elle tient à cette vieille idée de son père qu'était le salaire maternel. Elle y apporte une touche de modernité en expliquant que c'est ce salaire maternel qui peut encourager les femmes à reprendre ensuite une activité salariée.

Elle évite les pièges de la discrimination à l'embauche même si elle refuse catégoriquement le CV anonyme. Elle ajoute en plaisantant à moitié qu'elle est hostile à l'entretien en cagoule, c'est sa façon à elle de dire que le recruteur est souverain dans son choix et qu'il décide qui a - ou pas - la tête de l'emploi.

Interroger Marine le Pen, c'est indéniablement se demander si l'héritière est capable de reprendre la PME familiale. Au sortir de l'entretien, on se gardera bien de dire si Marine Le Pen peut diriger la France, on sait en revanche qu'elle peut faire prospérer l'entreprise politique créée par son père. Cet entretien a été réalisé au printemps dernier, à Nanterre, où est installé le siège du Front National.