Isabelle Balkany… sur le Bloc Notes de David Abiker
- Chaleureuse
- Ponctuelle
- Bosseuse
- Roublarde
Impression générale
Quand je suis entré dans le bureau d'Isabelle Balkany, cela sentait le tabac. Quand on lui demande s'il est bien raisonnable et légal de fumer dans un espace professionnel, la première adjointe au maire de Levallois explique qu'elle s'en fout. Voilà qui résume d'une certaine façon la confusion du privé et du pro qui est depuis longtemps reprochée aux époux Balkany par la presse et par la justice. Souvenons-nous qu'en 1995, le couple sera poursuivi par la justice dans l'affaire des employés municipaux travaillant à leur domicile... Cela n'empêche pas Isabelle Balkany d'avoir des choses à dire et des souvenirs à nous raconter sur son parcours professionnel atypique.
Avant d'être directrice de la communication d'Europe1 (eh oui), avant d'entrer en politique, celle qui a 20 ans était titulaire d'une licence de droit - pour faire plaisir à son père – s’est fait embaucher comme journaliste à Combat, au désespoir de la famille : "A l'époque les filles qui voulaient travailler comme ça, jeunes, c'était pas très bien vu". Et elle ajoute "Ma famille a voulu me dégouter du journalisme". On peut peut-être comprendre quelque chose à Isabelle Balkany si on considère l'extrême volonté qu'il lui a fallu pour faire ce pourquoi sa famille ne la destinait pas et suivre sa route dans un monde d'homme et dominé par les hommes.
Têtue, opiniâtre et peu rancunière, la première adjointe au maire de Levallois-Perret semble avoir le cuir si épais que rien n'a de prise sur elle et surtout pas le passé. Ainsi quand je lui parle de piston dans les services de la mairie, ou tout simplement du piston en politique (souvenons-nous de l'affaire de l'EPAD), elle semble ne pas voir de quoi je parle ou si peu. Si elle a pistonné ? "Non, pas forcément", répond-elle avec aplomb. Mais en même temps elle ajoute "Oui, forcément". Telle est la vie de l'élue locale, faciliter le rapprochement entre la jeunesse de Levallois et les entreprises, encourager la mobilité dans les services de la ville, essayer d'être plus performant que le Pôle emploi local, ce dont elle est quasi certaine. "Pistonner c'est connecter l'entreprise au candidat", dit celle qui avoue avoir tous les défauts possibles et confie qu'elle ne traite pas les CV, la mairie disposant d'un service des ressources humaines. On ne la croit qu'à moitié, mais elle s'en fout.
David Abiker a animé l'émission « On revient vers vous » diffusée sur Cadremploi.fr entre 2009 et 2013. Auparavant, il a été DRH, puis a travaillé dans la communication et la formation avant de signer plusieurs essais et romans. Il est désormais journaliste et chroniqueur radio, TV et presse.