Jean-Michel Beigbeder : "Le recrutement des hauts dirigeants est souvent politique"

Jean-Michel Beigbeder... sur le Bloc Notes de David Abiker

Joyeux

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Spirituel

Matois

Zen

Impression générale

Soyons honnête, je n’aurais jamais eu l’idée d’interviewer le père de Charles et de Frédéric Beigbeder s’il n’avait eu deux fils. Je serais ainsi passé à côté d’une personnalité hors norme. Il n’existe aucune vidéo de Jean-Michel Beigbeder sur Internet. Il a donné peu d’interviews et la discrétion n’est pas chez lui une nécessité mais plutôt une philosophie.

Chasseur de tête depuis des années, il a le verbe simple des hommes d’expérience. Il se moque également du politiquement correct : la rémunération des dirigeants, les errements de la finance, les recrutements hasardeux  au plus haut niveau des grandes entreprises françaises… Le vice-Président de CTPartners, cabinet qu’il a rejoint récemment, aborde ses sujets avec la simplicité de celui qui n’aligne pas son discours sur les indignations de l’air du temps.

« Les dirigeants croient appartenir à une sphère qui les honore alors que leur boulot, c’est de gérer l’entreprise […] Ils ont été mal recrutés : par une caste, par un processus de favoritisme, un phénomène de cour […] Les recrutements au plus haut niveau sont souvent politiques, ce sont des compensations, des échanges… Et ce n'est pas terrible », souligne-t-il.

Seule son expérience - et un « âge mental de 17-18 ans » - guide son jugement sur l’époque, la crise et l’économie. Plus il avance en âge, plus c’est la vérité qui s’impose comme la grande leçon de son parcours : la vérité dans les rapports professionnels, la vérité dans la façon de porter un regard franc et désintéressé sur les choses.

A l’écouter on voudrait effectivement qu’il écrive un livre, qu’il partage son expérience à la télévision, bref, qu’il fasse comme ses fils. Mais non, Jean-Michel a réussi sans se faire remarquer. Il est resté une star dans son milieu. Ce sont Charles et Frédéric qui ont attiré la lumière. Le père les trouve plus semblables qu’on ne le pense : « Mes fils sont des rebelles », résume-t-il. Peut-être, mais au terme qu’une heure d’entretien, on se demande si ce n’est pas le père le plus rebelle des trois.