"L'homosexualité, un avantage de carrière ?"

Christophe Girard...sur le Bloc Notes de David Abiker

Multi taches

Cumulard de tout

Taquin

Précis

Tranché

Peu griffer

Curieux

Imprévisible

Bavard (mais il était là pour ça)

Impression générale

Interviewer Christophe Girard, c'est partir dans tous les sens, tous les chemins et tous les genres. Alors contentons-nous de deux anecdotes édifiantes qu'il raconte face caméra.

Son premier entretien de recrutement, il l'a passé, étudiant, pour travailler dans une compagnie d'assurance. Devant un "couple" de recruteurs. "Lui très beau, elle pas mal avec de gros seins". En voilà un drôle de souvenir RH. Une partie de Christophe Girard est là, dans ce tableau étrange qui doit remonter à une trentaine d'années. Le couple, la beauté, et le choix. Choisir entre garçon et fille, préférer l'un ou l'autre ? Et pourquoi donc ? Celui qui est militant de la cause gay mais aussi père de deux enfants, celui qui vous dit en début d'entretien qu'il n'est peut-être pas qu'homo, joue avec de vrai-faux mystères et de vrai-faux systèmes.

Deuxième anecdote, le parfum. Pour Christophe Girard, le candidat trop parfumé, c'est le détail qui tue. Mais pourquoi donc discriminer celui ou celle qui sent la cocotte ? Là encore, Christophe Girard part de la blague pour en venir aux choses sérieuses. Se parfumer trop, c'est livrer facilement aux autres une partie de soi, c'est manquer de discrétion. Dans le travail et notamment le sien, « il faut savoir garder un secret », me dit celui qui se dévoile à longueur de minutes. Christophe Girard est comme ça. Il blague, il blague mais c'est à vous de comprendre que derrière ses 7 vies professionnelles, les 1000 détails qu'il balance, se cachent quelques messages codés qui enverront l'étourdi vers la porte, et le plus attentif vers le poste à pouvoir.

Girard est donc un interlocuteur redoutable, c'est lui qui lance ses filets. Certains croiront qu'il drague, d'autres qu'il recrute ou qu'il écrit tout simplement sa vie en travaillant, comme les romanciers l'imaginent en écrivant. On a surtout affaire à un touche à tout et dans tous les sens du terme. Vin, presse, luxe, hommes, femmes, cinéma et même mannequinat !

Reste enfin son bureau avec des photos, notamment celle d'un homme nu dont il assure que Jean Tibéri (ex maire de Paris) croit qu'il s'agit de lui, un fauteuil tapissé de figures de Barak Obama, des milliers de détails, de souvenirs, de livres. Histoire de brouiller encore les pistes. Dans son antichambre, un néon "con-fesse" scintille en vert et rouge, comme si ses visiteurs et les candidats devaient s'attendre à tout. Effectivement, avec Christophe Girard, il faut s'attendre à tout, sans trop prévoir quand même, sinon l'entretien est raté.