Olivier Besancenot… sur le Bloc Notes de David Abiker
Malicieux
Têtu
Serein
Paradoxalement réaliste
Impression générale
« Si j'étais un recruteur, je serais un enfoiré ». Il ne faut pas se tromper sur le sens de cette sortie d'Olivier Besancenot, facteur de son état et membre de la LCR (dont il fut longtemps le porte-drapeau avant de laisser la place à Philippe Poutou). Non, olivier Besancenot n'a pas de haine contre les recruteurs. Il dit seulement que s'il faisait du recrutement à La Poste, il saurait repérer les trotskistes en entretien d'embauche.
Il connaît l'autre côté du miroir. Il confesse lui-même avoir bluffé pour rejoindre l’entreprise lorsqu'on lui a demandé ce qu'il pensait de la privatisation de La Poste. Besancenot, ce jour-là, est resté ambigu, passant sous silence ses opinions politiques. Et il a été admis à la grande fierté de sa grand-mère. Facteur à Neuilly-sur-Seine (qu'il aimerait quitter car il y a subi, pour la première fois, en 2012, des manifestations d'hostilités de certains électeurs de droite remontés), il s'amuse de la paranoïa de ses employeurs le concernant. On le considère comme un facteur… de troubles, toujours soupçonné par la direction de préparer des mauvais coups. Il s'en défend, un éternel sourire aux lèvres.
Besancenot a aussi un côté grand-frère, qu'il ne veut surtout pas assumer auprès de la génération Y lorsqu'il s'agit de donner des conseils pour l'oral. Mais, tout de même, pour lui la prise de parole est le seul moyen dans la société d'aujourd'hui de sortir d’un rapport de domination. Parle-t-il de la domination politique ou de l’entretien d'embauche ? Les deux, pour lui, c'est la même.
David Abiker a animé l'émission « On revient vers vous » diffusée sur Cadremploi.fr entre 2009 et 2013. Auparavant, il a été DRH, puis a travaillé dans la communication et la formation avant de signer plusieurs essais et romans. Il est désormais journaliste et chroniqueur radio, TV et presse.