Pierre Lescure : le recrutement est un "coït social"

Pierre Lescure... sur le Bloc Notes de David Abiker :

Charmeur

Curieux

Ponctuel

Parfois désordonné

Impression générale :

Quand Pierre Lescure, ancien patron de Canal Plus et actuel directeur artistique du Théâtre Marigny à Paris, m’a dit « Quand quelqu’un te donne la lumière en entretien, il faut y aller », j’ai cru qu’il jargonnait le franc-maçon. Alors je lui ai demandé de préciser sa pensée et là, il m’a lancé « L’entretien est un coït social ». Il parlait de sa rencontre avec André Rousselet qui l’a choisi pour diriger Canal Plus au début des années 80.

C’est bien la première fois qu’un invité d’On Revient Vers Vous fait tout de go le parallèle entre le recrutement et un acte sexuel. Effectivement, vu sous l’angle de la vie à deux, le recrutement peut se comparer au choix d’un partenaire avec lequel 1 + 1 sera égal à un peu plus de 2.

Au-delà de cette comparaison, je comprends des années plus tard pourquoi les collaborateurs de Canal Plus l’ont vu quitter le groupe les larmes aux yeux. Lescure exerce un charme qui a dû opérer sur l’ensemble des équipes qu’il a dirigé à la télévision. C’est aussi un journaliste étonnant qui a su faire la synthèse du journalisme et du management.

Sa façon de parler des relations humaines, du choix des collaborateurs, montre son goût du management et de l’encadrement. Vous apprendrez en visionnant la vidéo pourquoi un refus de priorité peut disqualifier un candidat, pourquoi, très vite, ses relations avec Jean-Marie Messier qui dirigeait Vivendi se sont détériorées jusqu’à son départ de l’entreprise, pourquoi il déteste l’expression fameuse « Je parle sous votre contrôle ». Ou encore, pourquoi selon lui le « point de vue d’un candidat » est ce qui fait la différence à compétences égales. Et peut-être saisirez-vous alors, au terme de 35 minutes de discussion, pourquoi on garde au fond de soi l’envie de revoir Lescure et, à défaut de l’embaucher, d’avoir un jour le plaisir de travailler avec lui.

Pierre Lescure vient de publier en collaboration avec la journaliste Sabrina Champenois, un livre de mémoires In the baba chez Grasset.