Se faire recruter dans le Who's Who

antoine Hebrard...sur le Bloc Notes de David Abiker

- Excellente mise

- Bonne élocution

- Sens du commerce

- Pince sans rire

- Franc

- Tactique

- Distancier

- N'abuse pas du namedroping...

Impression générale

Antoine Hébrard est éditeur depuis toujours mais il a eu la bonne idée il y a quelques années de racheter le Who's Who. Cette acquisition a fait de lui, mine de rien, l'un des hommes les plus discrètement influents de la place de Paris.

Derrière son allure de gendre idéal et de gentleman, Antoine Hébrard recrute les candidats comme il ouvre les colonnes du Who's Who. Il a des trucs. Son test du téléphone lui permet de mettre la débrouillardise du candidat à l'épreuve. Son intérêt pour l'adresse qui se trouve sur le CV lui donne quelques renseignements sur la disponibilité du candidat et sa capacité à faire des heures. La manière dont la langue est maîtrisée est également déterminante. Enfin, le Président du Who's Who n'hésite pas à poser des questions quand il embauche sur la vie privée, les lectures et la trajectoire sociale.

Un inspecteur du travail lui rappellerait volontiers qu'on ne doit pas faire de l'adresse du candidat un critère de sélection. Un sociologue lui rappellerait que la discrimination par les tics de langage est injuste. Il assume.

On s'aperçoit au fil de la discussion qu'Antoine Hébrard est un chasseur d'élite. Pas l'élite aristocratique, pas une élite de fils à papa, mais l'élite telle que la République peut encore la rêver. Il aime aussi se faire surprendre comme par ce candidat qui a su se vendre pas cher pour le ferrer, puis inverser le rapport de force en mettant dans la balance d'autres offres.

Reste le Who's Who, ce produit d'édition atypique, bible des réseauteurs, moyen de vérifier certaines informations pour les rédactions et sélection pas complètement exhaustive de ce que le pays compte de talents et de personnalités, plus ou moins méritantes.