Anne-Claire Long (Michel et Augustin) : "Je veux éviter toute frustration chez le candidat"

Sylvia Di Pasquale

Pour dénicher 12 personnalités singulières, la DRH de Michel et Augustin est descendue recruter dans le métro. Et en a remonté 1 000 candidatures. Débordée par le buzz, elle détaille comment elle compte bien répondre à chaque candidat. Et revient sur les coulisses de l’opération.

 

C’est le revers de la médaille. Ou plutôt, l’envers du petit gâteau. Lorsqu’une boîte "sympa" envoie sa DRH recruter dans le métro aux heures de pointe, elle se retrouve très vite submergée par le nombre de candidatures. La boîte de petits gâteaux (mais aussi de yaourts, de boissons et de snacking), c’est Michel et Augustin, et sa responsable RH bonimenteuse de rame, c’est Anne-Claire Long. Il y a quelques jours, elle apparaissait sur le web, dans une vidéo où elle haranguait la foule du métro, à la recherche d’un graphiste webdesigner, d’un responsable des achats et de commerciaux. Six CDI et six stagiaires au total.

« Le recrutement est une rencontre, pas un algorithme »

La vidéo a été vue près de 200 000 fois en une semaine. Résultat : 1 000 candidatures à ce jour. « Je veux éviter toute frustration chez le candidat. On a fait un mail à tout le monde pour expliquer qu’on ne sera pas dans les délais pour les réponses », s’excuse-t-elle. Car chez Michel et Augustin, il est de tradition de « répondre à chacun et de manière personnalisée » . Dans un premier temps, elle donne rendez-vous à tous ceux qui ont envoyé leur CV , lundi 4 mai de 16h à 20h pour un job dating au siège social (voir détail dans la vidéo). Mais pourquoi descendre sous terre pour recruter et se retrouver débordé ? Pour le buzz, bien sûr. « Pas seulement. Dans le recrutement, il y a une dose de hasard. C’est une rencontre, pas un algorithme ». Sauf que le buzz dépasse les espérances. D’autant que l’aura des flibustiers de la tartelette ne date pas d’une vidéo virale. Avec un siège social rebaptisé "La bananeraie", des collaborateurs appelés "les trublions" et un packaging des 90 produits d’inspiration rigolote, l’image d’une boîte sympa s’est installée. « Certains nous envoient leur CV, car ils jugent simplement qu’ils sont sympas ». Mais ça ne suffit pas. Alors il faut sélectionner. Parmi les 4 000 candidatures spontanées reçues l’an passé. Et les 1 000 reçues cette semaine.

« Avoir le power »

Michel et Augustin, qui est entré dans le giron d’Artémis, la holding de François Pinault, est un petit (80 salariés) qui veut jouer dans la cour des grandes multinationales de l’alimentaire. Alors, en plus d’être sympa, il faut « avoir le power » comme le dit sa DRH. C’est un cocktail composé de compétences évidemment mais aussi de « culture du résultat » ainsi que de qualités éminemment subjectives : sympathie, énergie débordante, ambition collective et grosse capacité de travail. Des personnalités tout compte fait atypiques pas évidentes à dénicher. Même dans le métro. 

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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