La légende est tenace. Non seulement l'automobile serait enfoncée dans la crise mais le secteur pencherait plutôt du côté des licenciements que des embauches. En réalité, les ventes d'autos s'améliorent (+6,3 % en septembre) et certaines entreprises de la branche recrutent. Comme Bosch dont le DRH pour la France, Dominique Olivier, doit faire pâlir d'envie ses confrères de PSA et de Renault. « L’an prochain, nous allons recruter 10 000 personnes dans le monde dont 500 en France » sourit-il. Moins connue que les marques pour qui elle développe des systèmes électroniques et hybrides, la multinationale d'origine allemande est l'équipementier invisible mais présent partout. «Toutes les voitures exposées intègrent un produit Bosch. Qui vous apporte du plaisir ou de la sécurité : un capteur de pluie qui déclenche des essuies-glaces, le système de freinage ESP qui a sauvé des milliers de vies… ». Une omniprésence qui lui permet de travailler avec des marques en grande forme comme les Allemandes, ou un peu moins musclées, comme les Françaises.
Des difficultés à recruter de jeunes ingénieurs
Reste que, comme les jeunes ingénieurs automobiles fraîchement diplômés ont pléthore d'entreprises où trouver refuge, il se heurte à quelques difficultés pour les attirer. Pourtant, il a plus d’un argument pour les séduire. « D’abord, nous sommes une fondation. Ce qui nous permet d’avoir une vision long terme sans pression d’actionnaires puisque nous ne reversons pas de dividendes.» Autre œillade en direction des jeunes attirés par l’international, « nous offrons la possibilité de faire carrière ailleurs qu’en France. De plus, à la différence des autres équipementiers, nos salariés peuvent évoluer professionnellement sur nos trois autres secteurs : les biens de consommation, énergétiques et industriels. »
Des réponses technologiques à des questions écologiques
Enfin, perpétuant les valeurs humanistes du fondateur, surnommé Robert le Rouge par le patronat du début du vingtième siècle, le DRH défend des critères de recrutement éthiques : « Nous cherchons à attirer des candidats socialement responsables. Qui s’intègrent dans nos équipes en respectant nos valeurs qui consistent à fournir des réponses technologiques à des questions écologiques. » De quoi attirer les jeunes diplômés avides de sens et qui souhaitent créer les voitures de demain.
Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr
Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.