De jeunes patrons solidaires des jeunes sans emploi

Sylvia Di Pasquale

Le Centre des jeunes dirigeants part en croisade pour l'emploi des jeunes. Ses 4000 PME et TPE se mobilisent derrière leur président. Michel Meunier explique leur engagement au Club emploi.

 

C'est son credo et sa mission depuis son élection. Depuis qu'il a été nommé, l'an passé, président du Centre des jeunes dirigeants, Michel Meunier n'a d'yeux que pour eux : les jeunes, qualifiés ou pas, issus de zones sensibles ou pas. « On ne peux pas accepter que 24 % des 18-25 ans soient au chômage. On ne peut pas accepter que ce taux monte à 40 % dans les quartiers difficiles. Surtout quand on est un dirigeant d'entreprise responsable. » Et les 4000 PME et TPE regroupées dans son association patronale semblent lui emboîter le pas, puisque ses membres l'ont élu à sa tête. Alors il multiplie les actions pour que tout change, sans pour autant s'inscrire dans toutes les actions mises en place par les partenaires sociaux. Comme la POE, la « Préparation opérationnelle à l'emploi », un dispositif créé en 2009 que syndicats et patronat souhaiteraient orienter en partie vers les jeunes. « Ce n'est qu'un copié-collé d'un autre dispositif qui existe déjà, s'étonne Michel Meunier. L'AFPR, l'Action de formation préalable au recrutement, a d'ailleurs été négociée elle aussi par les partenaires sociaux. »

 

Des patrons solidaires

Le président du CJD est contre les superpositions de dispositifs. Contre, aussi le consensus général qui semble s'établir pour bouder l'apprentissage, puisque 66 % des chefs d'entreprise pensent moins y recourir cette année (sondage Apprentis d'Auteuil/Ifop). Contre également, cette légende qui voudrait que les petites entreprises n'aient pas le temps, ni les moyens de les former. « C'est totalement faux, d'ailleurs 50 % des apprentis passent par les PME/TPE. Ce sont des entreprises de contact, de proximité, où les jeunes s'intègrent et se forment beaucoup plus facilement que dans les grandes structures. »

 

Main tendue aux jeunes

Franc-tireur, Michel Meunier l'est également dans l'organisation d'événements pour aller à la rencontre des jeunes. Et alors que les grandes entreprises embarquent, du 15 mars au 1ᵉʳ avril à bord du Train pour l'emploi et l'égalité des chances, qui va sillonner les gares françaises, il organise le 24 mars avec son réseau, dans toute la France, la Journée des jeunes au cœur de l'entreprise. « Avec des rencontres et des speed datings pour des stages et des jobs. » Le CJD n'a pas fixé d'objectif chiffré pour cette journée nationale. « On a 3500 entreprises participantes. Si on réalise 3500 recrutements, ce serait fabuleux. » Un rêve pour celui qui place l'entreprise citoyenne au dessus de tout. Un terme usé et galvaudé qu'il n'hésite pourtant pas à utiliser encore. « Car après tout, c'est nous qui l'avons inventé, en 1992. » Une époque où elle était encore moins nécessaire qu'aujourd'hui.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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