C’est le village gaulois de l’Internet mondial. Celui qui résiste aux géants américains et va même chatouiller Sa Majesté Youtube. Mais Dailymotion, la plateforme de vidéos filiale à 100% d’Orange, est aussi une entreprise comme une autre, avec ses 200 salariés (dont 140 en France) et sa DRH, en l’occurrence Emeline Bourgoin, qui se préoccupe de ses troupes et de leur évolution. Plutôt sereine sur son turnover – « il est de 11% dans le monde et de 8% en France. » –, elle doit dénicher les bons candidats pour des spécialités techniques et marketing très convoitées par les autres entreprises du numérique.
Des hiérarchies courtes
Pour trouver les 30 à 40 perles qui seront recrutées l’an prochain, elle démarche entre autres les écoles, comme tout le monde. L’excellente notoriété du site ne suffit pas pour attirer les meilleurs ingénieurs développeurs, chefs de projets, spécialistes du design d’applications mobiles, mais aussi les as du marketing digital, à cheval entre les spécialités informatiques et marketing web (spécialiste du SEO, web analyst,…) dont l’entreprise a besoin. Car ce type de talents reste rare et disputé par l’ensemble des entreprises du secteur numérique. Alors Dailymotion doit mettre en avant ses avantages maison. À commencer par l’intérêt des missions : « Nous travaillons avec les dernières techno du marché, c’est attractif pour ces profils avides d’innovation. » Afin de libérer les énergies, « nos hiérarchies courtes encouragent l’autonomie et rendent les décisions rapides. » Autre différence présentée comme un atout : les progressions rapides. « Ici, un jeune est senior avec trois ans d’expérience seulement. Nous sommes sur des métiers naissants. » Enfin, l’organisation en mode projet favorise aussi les échanges : « Vos collègues d’open space changent en fonction du projet auquel vous collaborez.» Jeunesse des salariés, souplesse maximum : on est bien dans l’Internet.
Des salaires benchmarkés et des bonus
Côté horaires aussi, la loi du Web s’applique. Chez Dailymotion, il n’y a pas d’accord de télétravail. « Tout se fait de gré à gré avec le manager. Si quelqu’un veut télétravailler pour une raison ou une autre, c’est possible. » Évidemment, côté salaire aussi, la règle des startups est en vigueur. Ici, pas de 13ᵉ mois, « les salaires sont calculés sur 12 mois. Ils sont conformes à ceux du marché. Nous le vérifions grâce à une étude menée avec l’association des DRH du Net qui regroupe une cinquantaine d’entreprises. Pas d’intéressement – il est en cours de négociation –, « mais nous distribuons des bonus. » Des conditions de travail qui semblent fidéliser : la moyenne d’ancienneté dans la maison est de 4 ans. C’est beaucoup pour une entreprise qui n’a que 8 ans d’âge.
Par Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr
Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.