Emploi des cadres : les créations reprennent

Sylvia Di Pasquale

Les embauches de cadres ne faiblissent pas. Jusqu'ici, les arrivées compensaient les départs. Selon le PDG de Michael Page, le marché s'orienterait désormais vers la création nette d'emplois.

La reprise du marché de l'emploi des cadres ? Il l'observe et en profite. Fabrice Lacombe préside Michael Page en France, le plus important cabinet de recrutement français. « Nous enregistrons une croissance de 25 à 30% des offres sur un an. Alors que nous l'estimons aux alentours de 20 % pour l'ensemble du marché. » Une amélioration sensible depuis des mois mais qui prendrait ces temps-ci, une toute nouvelle tournure. « Ce n'est plus seulement un marché de renouvellement, mais de créations nettes d'emploi dans les entreprises ». Surtout celles du CAC 40, « qui ont des prévisions d'embauches de 1 000, 2 000, voire 5 000 cadres cette année. »

Le hic des salaires

C'est donc un président heureux qui s'exprime au Club emploi, mais qui pourrait l'être plus encore si les entreprises acceptaient d'augmenter les rémunérations à l'embauche. « Certaines n'ont pas compris que le marché était reparti ; elles ont encore des budgets de crise. Or le salaire est un levier pour attirer les cadres. Si elles n'ajustent pas leurs packages salariaux au marché, elles ne trouveront pas de candidats.» Ce que Fabrice Lacombe passe son temps à expliquer et que le récent baromètre Ifop pour Cadremploi.fr vient de rappeler. Selon cette enquête, parmi les 31% de cadres en poste ayant passé un entretien au cours des 3 derniers mois, la moitié a refusé la proposition qui leur était faite à cause d'un salaire insuffisant.

Les jeunes diplômés mieux lotis

Evidemment, tous les cadres n'ont pas le luxe de pouvoir refuser une offre. Et le président de Michael Page le rappelle. « C'est toujours difficile pour les juristes, les professionnels des RH, les financiers et surtout pour les seniors. Malheureusement, pour ces derniers, le marché ne décolle pas suffisamment. » A l'inverse des jeunes diplômés à qui tout semble sourire ces temps-ci. Selon la Conférence des grandes écoles, qui rassemble la plupart de ces établissements d'élite (HEC, Essec, X-Mines, etc.), ils décrocheraient leur premier poste en moins de 2 mois, pour plus de 76% d'entre eux. Quant à ceux qui par malchance devraient patienter un peu plus, leur attente serait comblée en moins de 6 mois. Des chiffres sans rapport avec le marasme des années 2008 et 2009. Et des salaires en hausse pour eux aussi. «Ils sont plus qu'appréciables pour des débutants. Je pense à un cas particulier qui vient d'être recruter pour 45 000 euros par an ». Même si le salaire moyen constaté, tous types de formation confondus, est plus proche des 30 000 euros.

Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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