Francis Bergeron : "Nous cherchons au moins 100 seniors en 2012"

Sylvia Di Pasquale

Des télétravailleurs, des seniors et des retraités. Le DRH de SGS France détaille au Club emploi ses 600 recrutements à contre-courant.

 

Certains DRH sont hostiles aux seniors et se méfient des télétravailleurs. Pas lui. Le directeur des ressources humaines de l'entité française du groupe SGS, le leader mondial du contrôle de conformité et de la certification, les adore.

Les seniors ? « Ma difficulté, c'est d'en trouver une centaine sur les 600 recrutements prévus cette année. Car dans nos métiers, plus on est vieux, plus on est bon, martèle Francis Bergeron. Nous vendons de l'expertise et sommes preneurs des très grosses expériences. L'âge est indifférent. » Quitte à recruter des experts qui ont dépassé le cap de la retraite ou qui sont en pré-retraite. « Les clients apprécient. Il arrive que certains de nos contrôleurs connaissent mieux le produit qu'ils vérifient que son fabricant.»

Miser sur le télétravail

Encore faut-il convaincre ces seniors experts de rempiler. Francis Bergeron s'en charge, avec des contrats adaptés, « des temps partiels annualisés ». Mais aussi une autonomie maximalisée et un télétravail encouragé. Car dans ce domaine aussi, le DRH de SGS est à contre-courant, quand nombre de ses confrères sont encore réticents. Et il ne cache pas que les économies réalisées en frais de structure font aussi pencher la balance. «Ce n'est pas la seule raison : la culture de notre entreprise va, elle aussi, dans ce sens. Nos techniciens et cadres passent leur temps en contrôle, enquête et vérification chez nos clients.» Du coup, 50 % des 2520 salariés du groupe en France sont télétravailleurs. Certains le sont dès leur embauche. « Mais ils en passent tout de même par une période d'intégration dans une agence près de chez eux. Pour connaître l'entreprise ».

Mais une fois sur le terrain et chez eux ne risquent-ils pas de rompre le lien social avec leur employeur ? Cette crainte de nombreux DRH n'est pas celle de Francis Bergeron. « Aujourd'hui le lien est virtuel et passe par ordinateur interposé. Cette communauté là est toute aussi forte que la vraie, voire plus. Il y a des salariés dans des immeubles de bureaux qui ne connaissent même pas ceux de l'étage du dessous. » SGS nouveau réseau social ?

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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