Jean-Michel Caye (BCG) : "Soigner son personnel, c'est bon pour les profits"

Sylvia Di Pasquale

Selon une étude mondiale, il faut prendre soin de ses effectifs, salariés ou pas. Car leur bien-être booste la croissance de l'entreprise.

C’est une remise en question pour les DRH. Et peut-être une bouffée d’air pour les salariés. Car la toute dernière étude menée par le Boston Consulting Group (BCG) indique aux responsables des ressources humaines une feuille de route qu’ils n’ont pas vraiment l’habitude de suivre. Un programme destiné à rendre leurs salariés plus heureux. Pour cette 8ᵉ enquête baptisée « Creating People Advantage », le cabinet de conseil en stratégie a interrogé 3507 décideurs dans 101 pays.

Rendre ses salariés plus heureux

Selon Jean-Michel Caye, directeur associé senior au BCG, les DRH devront certes soigner leurs salariés, et en particulier les managers opérationnels, mais pas seulement. « Ils doivent aussi prendre en compte les autres parties prenantes, notamment les free-lance et les prestataires. Certaines entreprises ont 20 % de leurs effectifs qui viennent de l’extérieur. Et pour qu’il y ait de l’harmonie en interne, les RH doivent s’occuper de ces salariés qui ne sont pas les leurs.» Sans oublier de gérer de leur côté la communication externe. « À cause des médias sociaux, c’est devenu indispensable. L’entreprise est une maison de verre et les RH doivent se charger de l’image externe ».

Pour chouchouter sa marque employeur 

Du moins celle de leur marque employeur. Et comme si cette révolution n’était pas suffisante, il recommande, en plus, aux directeurs des ressources humaines de devenir des geeks. « Les DRH sont fâchés avec les chiffres. Pourtant, ils doivent les analyser, recueillir des données, utiliser le big data. » C’est la seule manière d’anticiper les véritables besoins en compétences de l’entreprise et les carrières porteuses. Autant de nouvelles voies où les ressources humaines doivent accélérer. Mais les salariés y trouveront-ils leur compte ? « Dans la gestion de carrières par exemple. Cela fait 25 ans qu’on en parle. Mais on est loin d’avoir les résultats espérés. » Une révolution ne fonctionne que si tous les protagonistes y trouvent leur compte. Celle qui consiste à rendre les salariés heureux peut-elle faire les affaires de l’entreprise ? Deux indicateurs le prouvent. Celui de l’indice boursier d’une société et celui de son rang dans les palmarès des meilleurs employeurs. La bonne nouvelle est qu’ils se rejoignent étrangement.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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