Le nom du groupe de réflexion qu'il a fondé en 2010 correspond bien au personnage. La fondation « Croissance responsable », comme son président Christian Poyau, prône la mesure dans la réforme. L'amélioration plutôt que la refondation. Mais surtout, la responsabilité des entreprises face aux enjeux économiques.
« Nous jouons un rôle moteur dans l'intégration, la diversité et la parité, » martèle celui qui est aussi le co-fondateur et PDG de Micropole, une société de conseil en ingénierie informatique.
Rentable et responsable
« Nous devons créer une dynamique positive. C'est là encore le rôle des entreprises, pas seulement celui des politiques ou de l'éducation nationale ». Une manière à lui de lutter contre la sinistrose ambiante, qui l'atterre. « C'est dramatique. Les Français ont peur parce qu'ils ne comprennent pas le monde qui les entourent. Là encore, c'est aux entreprises de le leur expliquer. » Parce qu'elles sont le mieux placées pour parler d'économie et d'emploi ? « Surtout parce que c'est leur intérêt que les choses évoluent de manière positive. Il en va de la rentabilité des entreprises. »
Recruter différemment
Une rentabilité qu'elles ne doivent jamais perdre de vue et qu'un facteur comme la diversité favorise à ses yeux. « A ce titre, la Fondation met en avant l'exemple de KPMG, qui s'est ouvert de nouveaux marchés grâce à cette diversité. » Quant à lui, il est ravi de compter chez Micropole près de 20 nationalités différentes. Pas pour se targuer de bonnes œuvres, « mais parce la diversité est un signe de performance économique ». Même s'il reconnaît que Micropole ne compte que 20 % de femmes et pas assez de personnes en situation de handicap.
Une diversité qui doit aussi s'étendre au recrutement. Et en finir avec le culte du diplôme et, dans une moindre mesure, du cursus professionnel. « Après un entretien, il faut se demander tout d'abord si l'on a envie de travailler tous les jours avec ce candidat. Ensuite, s'interroger sur son esprit de service et sa volonté d'apprendre. Et en troisième lieu seulement, valider ses compétences. » Surtout, il souhaite mettre à mal, les bonnes vieilles méthodes qui consistent à vouloir couler des hommes et des femmes dans des moules rigides. « Il ne faut pas rechercher la personne qui rentre dans un carré. Si celle-ci est ronde, on fait un ovale. On s'adapte, on forme et on finit par y arriver. »
Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr - 17 janvier 2011
Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.