Benjamin Zimmer (Silver Valley) : La silver économie, nouvel eldorado de l'emploi

Sylvia Di Pasquale

Les entreprises fédérées au sein de la Silver Valley vont créer des milliers d’emplois notamment d’ingénieurs et de commerciaux dédiés au marché du « bien vieillir ». Le point avec Benjamin Zimmer, son directeur.

C’était un filon, c’est devenu une filière. Le business du troisième âge, plus joliment désigné sous le terme de « silver économie », est officiellement un secteur comme un autre. Sauf que celui-ci, pourrait bien créer 300 000 emplois en France d’ici 2020. « Nous espérons en rassembler 5000 d’ici cinq ans au sein de la Silver Valley », explique Benjamin Zimmer, le directeur de ce premier cluster régional inauguré en juillet dernier.

Les promesses de l'économie du "bien-veillir"

Ce pôle d’entreprises dédiées à l'économie du vieillissement, basé à Ivry-sur-Seine, tente de fédérer les start-up mais aussi quelques départements de grands groupes qui innovent au service des personnes âgées.  A priori loin de l’épiphénomène. « En 2020, un Français sur trois aura plus de 65 ans. Ce qui représente pas moins de 22 millions de personnes ». Avec des besoins en services et produits spécifiques au « bien vieillir » et à l’autonomie que ce Centralien de 30 ans et son équipe travaillent à positionner. Evidemment, pour l’instant, les 140 entreprises du cluster ne représentent qu’un millier d’emplois. Mais Benjamin Zimmer n’en démord pas. Pour lui, le champ est immense. « Nous sommes la petite sœur de la Silicon Valley sauf que nous répondons à un défi sociétal par du social business. »

Un vivier d'emplois pour les cadres

Qui dit développement dit innovation portée par des ingénieurs. « Mais pas seulement ! Le secteur a besoin de professionnels du marketing "silver", d’ergothérapeutes, de commerciaux et bien sûr d’experts en production et en distribution ». La silver économie ne serait donc qu’un eldorado pour les cadres, une population qui n’en a pas vraiment besoin et qui flirte toujours avec le plein emploi ? « Pas seulement, c’est aussi une filière d’avenir pour le service à la personne qui propose des emplois moins qualifiés. Mais à terme, ces emplois vont monter en compétence, nous allons redorer le blason des auxiliaires de vie. Leur travail sera de plus en plus technique. » Car ils devront utiliser les nouveaux produits notamment en domotique, santé connectée, téléphonie, dédiés au sénior, créés par des ingénieurs en amont. Une économie de l’or gris qui pourrait bien rajeunir les traits de la R&D, de l’industrie et du service en France.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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