Le turnover n'est pas sa bête noire

Sylvia Di Pasquale

Il existe des sociétés différentes dans le numérique. La preuve par Davidson Consulting, l'entreprise qui a terrassé le turnover, bête noire du secteur.

C'est le pire ennemi des sociétés de conseils en technologie. Le turnover, qui voit se renouveler chaque année jusqu'à 35% des effectifs du secteur, use leurs dirigeants obligés d'embaucher à tour de bras, et surtout, lamine l'image de ces entreprises soupçonnées d'avoir recours à l'emploi jetable.

Mais Edouard Mandelkern n'a pas l'air usé. Et l'image de Davidson Consulting, le groupe qu'il dirige, n'est pas vraiment laminée. Il a même obtenu la 5ᵉ et unique place pour une entreprise de son secteur, dans le classement très sélect des « entreprises où il fait bon vivre ».

Ses salariés sont fiers de leur boite et ils y restent. « Notre taux de turnover ne dépasse pas 5% ». Grâce à des salaires mirobolants ? Plutôt grâce à de la considération, de la proximité managériale et du dialogue social permanent. Sans syndicats et sans DRH, dont ce dirigeant estime ne pas avoir besoin pour le moment. En lieu et place, il organise des réunions, « où chacun peut critiquer, en bien et en mal », l'entreprise où il travaille. Transparence des échanges et de l'évolution des salaires aussi. « Les critères d'évaluation sont clairement affichés. Ce sont les mêmes pour tous. »

Davidson Consulting n'est pas pour autant une joyeuse communauté d'ingénieurs en liberté. Créé il y 6 ans seulement avec 11 associés, le groupe compte aujourd'hui 850 salariés et se permet une croissance annuelle de 45 %. Du coup, lorsqu'il embauche, ce n'est pas pour remplacer des salariés qui s'enfuient ailleurs, mais pour soutenir cette croissance. Deux-cents recrutements ont été réalisés cette année. Des ingénieurs, massivement, spécialisés dans les télécoms pour la plupart.

Ces nouveaux arrivants, comme les salariés en poste, sont plutôt jeunes, « 32 ans en moyenne ». Un âge où l'on songe à se poser, et à créer une famille. Alors, toujours dans cette optique de fidélisation et de bien-être au travail, Davidson a mis en place plusieurs dispositifs, comme des appartements destinés à ceux qui ont du mal à se loger. Ou une crèche d'entreprise ainsi que des fêtes destinées à saluer un départ en congé de maternité. Un congé souvent redouté qui est ici encouragé. Car chez Davidson, on ne doute pas de l'efficacité des salariés, même lorsqu'ils sont devenus parents.

Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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