Luc Jourdan : "Dans une PME, à 45 ans, on est encore jeune"

Sylvia Di Pasquale

Le DG du groupement Novalto énonce les avantages d’une deuxième carrière en PME. Luc Jourdan défend l’idée que les PME, elles, ont compris l’avantage de garder des salariés expérimentés. Pour se rendre plus attractives aux yeux des candidats, elles proposent désormais des avantages comme la mutuelle santé ou le comité d’entreprise mutualisé.

Quand on dirige une PME qui propose des services à d’autres PME, on a forcément un avis sur le monde de la petite et moyenne entreprise. C’est le cas de Luc Jourdan qui dirige le groupement Novalto et ses 115 salariés. Il propose chaque jour à quelques 5 000 autres petites et moyennes entreprises, représentant 60 000 salariés au total, de se regrouper pour leurs achats et s’occupe, en outre, de fournir les mêmes services qu’un comité d’entreprise à celles qui n’en ont pas.

70% des PME aimeraient recruter

D’où l’idée de s’enquérir de leurs désirs d’avenir et de créations d’emplois, avant de lancer une nouvelle activité recrutement pour ses clients. « Sur les 500 patrons de PME-TPE que nous avons interrogés en mars dernier, 70% d’entre eux aimeraient recruter ». Sauf qu’ils ne seront qu’un tiers à passer à l’acte cette année. La faute à qui ? A une conjoncture pas franchement rassurante, mais aussi selon le patron de Novalto, aux contraintes du code du travail.

300 000 à 500 000 emplois par an

« Ce qu’il faudrait, c’est un assouplissement. Les petites entreprises devraient pouvoir intégrer leurs collaborateurs en douceur, sur deux ans. Et être en mesure de désembaucher plus facilement. » Pour autant, Luc Jourdan ne veut pas précariser les salariés. Car pour lui, « c’est aux collectivités de prendre le relais. » Une flexibilité qui pourrait rapporter gros, « entre 300 et 500 000 emplois chaque année. » Grâce à une addition publique alourdie qu’il faudra bien financer. Au travers d’une augmentation des charges des entreprises ? Pas sûr que les clients de Novalto soient d’accord. On cherche toujours la martingale.

Une deuxième carrière en PME

Réussir à attirer en particulier des cadres n’est pas aisé pour ces petites entités. Quand ils daignent quitter leur poste actuel, c’est plutôt pour s’en aller vers les grandes entreprises. « Pas spécialement pour leurs avantages salariaux et sociaux, car depuis 10 ans, de plus en plus de PME en proposent également. » Y compris des possibilités d’évolution interne ? « Oui, car on oublie de dire que dans les grandes entreprises, votre carrière se termine à 45 ans. Alors qu’à cet âge-là dans une PME, on est encore jeune. » Selon Luc Jourdan, c’est avant tout de manque de visibilité et de notoriété dont souffrent les petites entreprises. Le développement de la marque employeur ? Peut-être un futur service que Novalto va proposer à ses clients.

Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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