M.Gabaret (Anefa) et P.Pelvet (Apecita) : le secteur agricole recrute aussi des cadres

Sylvia Di Pasquale

Le Salon international de l’agriculture accueille un stand emploi-formation pour faire découvrir les postes à pourvoir, y compris aux cols blancs, dans l’ensemble de la filière agricole.

C’est une litanie qui dure depuis des décennies. Chaque année, l’agriculture perd des emplois. Et chacun est persuadé que le secteur est décimé. Mais si des exploitations ferment, d’autres s’étendent. Ce secteur, l’un des tout premiers en termes d’emploi, compte 1,6 million de professionnels qui ne travaillent pas seulement dans des fermes modestes ou gigantesques, mais aussi, entre autres, dans l’agroéquipement ou l’agroalimentaire.

Un espace emploi au Salon de l'agriculture

Cette filière recrute non seulement des cadres, mais peine à en trouver. Alors, à l’occasion du Salon international de l’agriculture, qui ferme ses portes le 1ᵉʳ mars, un espace emploi et formation accueille et convainc ceux qui pensent encore que la filière est saturée. Parmi les 8 acteurs regroupés sur cet espace (et un site web créé pour l’événement), Philippe Pelvet, directeur de l’Apecita (Association pour l’emploi des cadres, ingénieurs et techniciens de l’agriculture et de l’agroalimentaire) les y attend. Pour les rassurer d’abord. « Car l’agriculture n’est pas ringarde. Aujourd’hui, un tracteur est un ordinateur. Les métiers sont devenus technologiques. Tout a changé. Il y a des postes disponibles. » Et Mylène Gabaret, déléguée nationale de l’Anefa (Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture) confirme. Et elle a fait les comptes pour les cadres dans les exploitations agricoles. « 20 000 emplois sont à pourvoir chaque année, dont 16 % concernent les cadres. »

Des cadres pas faciles à recruter

Des cols blancs pas faciles à recruter. Pas parce qu’ils sont rebutés par le métier, « mais parce que nous rencontrons des problèmes de compétences. Notamment en ce qui concerne les technico-commerciaux », soutient Philippe Pelvet. Des professionnels aguerris difficiles à attirer, et pas seulement dans la filière agricole. Ces vendeurs techniciens de l’agroalimentaire ou de l’équipement ne sont pas les seuls candidats désespérément recherchés. Dans les grandes exploitations aussi, on recrute des cadres, « des responsables d’élevage laitiers,  des chefs de cave en viticulture ou des responsables paysagistes », égrène Mylène Gabaret. Autant de métiers où s’entremêlent des compétences de manager, de commercial, de gestionnaire et d’agriculteurs. Des compétences que les écoles spécialisées tarderaient à ajouter à leurs enseignements. Elles aussi, seraient-elles restées scotchées à l’image d’un secteur décimé ?

* http://www.lagriculture-forme-et-recrute.fr/

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

Vous aimerez aussi :