Marc-André Rainon : "L’international fidélise nos salariés français"

Sylvia Di Pasquale

Ancré en France, l’éditeur de logiciel EmailVision encourage les carrières à l’international grâce à ses dix-huit implantations à travers le monde. Le point avec Marc-André Rainon, DRH d’EmailVision.

Le Mont-Blanc l’an passé, le Kilimandjaro cette année et trois autres d’ici 2015. Qu’est-ce qui peut bien motiver le DRH de cet éditeur de logiciel à pousser les salariés de sa boite à gravir cinq sommets de plus de 5000 mètres, tous frais payés par l’entreprise, et pendant leur temps de travail ? Marc-André Rainon, directeur des ressources humaines d’EmailVision, évoque, bien entendu, le goût du challenge et le renforcement des liens entre salariés pour justifier ces escalades. Mais on peut légitimement penser que ces activités de haute-montagne sont avant tout destinées à fidéliser les salariés, à réduire le taux de turnover, habituellement élevé dans le secteur du numérique. « Pas vraiment. Notre turnover est de 20%. C’est élevé mais nous l’assumons. Nous avons un rôle d’école de vente pour nos jeunes collaborateurs qu’ils exploitent ailleurs ». Si ce n’est cela, c’est donc une pingrerie salariale qui permettrait d’expliquer le mécénat des activités de loisirs des collaborateurs. En leur faisant plus facilement accepter de petites fiches de paie ? « Non plus. Nous avons toujours veillé à ce que nos salaires soient légèrement au-dessus du marché. » Encore raté.

A moins qu’il ne s’agisse d’une diversion pour faire oublier des promesses non tenues, celles de carrières internationales dans l’un des 18 pays où l’éditeur a conquis des marchés ? « Pas du tout. De nombreux country managers à l’étranger sont des Français. La possibilité de travailler à l’international les fidélise. » Dépité, on en revient donc aux seules explications livrées par le DRH : cette motivation, ce lien renforcé revendiqué. En se disant qu’après tout, c’est peut-être l’une des clés de la réussite de l’entreprise, de sa croissance à deux chiffres depuis plusieurs années et de ses 200 embauches en 2012. « Nous projetons de recruter une cinquantaine de personnes en 2013, notamment des commerciaux de cinq à sept ans d’expérience. » Finis les pics d’embauche, l’éditeur recrutera désormais moins mais davantage de profils plus qualifiés.

Par Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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