Michel Boulain, DRH de Valeo : "10 000 recrutements à travers le monde en 2013"

Sylvia Di Pasquale

À la différence des constructeurs automobiles français, l’équipementier Valeo poursuit sa croissance et ses plans d’embauches mondiaux. Près de 300 recrutements sont prévus en France cette année, majoritairement pour les services recherche et développement.

Ce n’est pas une simple chaise, mais un pied de nez. Sur le stand Valeo du salon de Francfort, le grand raout automobile de l’année qui s’ouvre au public ce jeudi, le groupe présente une chaise verte, invitant les visiteurs candidats à s’asseoir et à rejoindre ses effectifs. Mais comment cet équipementier français se permet-il de recruter, alors que le secteur automobile est sinistré dans l’Hexagone et que les trois constructeurs nationaux tentent avec peine de maintenir leurs effectifs ? Parce que le groupe n’a pas placé tous ses œufs sur ses seules terres natales. Loin de là. La France et ses constructeurs ne représentent plus que 18% de ses ventes, alors que l’Allemagne et ses marques (qui se portent comme un charme) comptent pour 30%. Idem pour l’Asie. Les indicateurs Valeo sont donc au vert (la couleur maison) et son DRH, Michel Boulain arbore le sourire de ceux qui ont la chance de recruter au lieu de dégraisser.

« Il faut aimer travailler dans une entreprise et un métier exigeant »

Et d’égrener son plan d’embauches. « Nous recherchons 10 000 personnes à travers le monde. Dont plusieurs centaines en France. Des ingénieurs et des cadres pour la plupart. » Tout devrait donc rouler pour ce spécialiste des aides à la conduite, de l’éclairage et des systèmes électriques, comme le start & stop. Sauf que le DRH peine parfois à dénicher les oiseaux rares et à les asseoir sur sa chaise verte « comme les ingénieurs en système hybrides ou électriques ». Ces techniques en pleine explosion (qui complètent d’ailleurs peu à peu les moteurs à explosion), nécessitent des formations pointues auxquelles trop peu d’ingénieurs sont aujourd’hui rompus. Et ceux qui le sont ont tendance à être attirés vers des entreprises plus glamour. Intégrer les labos de recherche de Porsche, BMW, Mercedes ou Audi leur paraît plus valorisant. Même si, entre 70 et 80% des pièces d’une auto sont conçues par des équipementiers comme Valeo. « Il faut aimer travailler pour une entreprise et un métier exigeant. » Alors Michel Boulain tente de développer sa marque employeur, se flatte de son faible turnover et des processus de développement de carrière qu’offre son entreprise. En oubliant, peut-être par modestie, que l’une des qualités d’un employeur, c’est aussi d’offrir des emplois. Ce que d’autres groupes de son secteur en France lui envient.

Par Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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