Octo : "Nous ne laissons pas nos salariés s’ennuyer"

Sylvia Di Pasquale

La SSII Octo Technology arrive pour la 2e année consécutive en tête des petites entreprises où il fait bon travailler, selon le palmarès Great place to work. Ludovic Cinquin, son DG France, détaille les méthodes managériales qui remportent les suffrages de ses salariés.

Il est comme ça, Ludovic Cinquin : à ses yeux, ses salariés sont plus importants que ses clients. Et ça lui réussit plutôt pas mal. Octo Technology, la SSII qu’il a cofondée et qu’il dirige est en croissance constante depuis douze ans et vient de décrocher, pour la deuxième année consécutive, la première place du palmarès Great Place to Work, dans la catégorie des entreprises de moins de 500 salariés.

Un management à l’écoute

Octo, l’entreprise où il fait bon travailler, ne ferait donc pas fuir ses clients, même s’ils ne sont pas rois ? « Au contraire. On est sur un métier de la connaissance, de la matière grise. Et quand les salariés se sentent bien, les clients se sentent bien également. » Même s’il faut en venir à dire « non » à un client ? « Oui. Nous ne laissons pas nos salariés s’ennuyer. Il nous est arrivé d’exfiltrer une équipe de consultants parce que la mission était monotone. » Un client perdu, le DG d’Octo l’exprime autrement, tout en diplomatie. « On se redéploye ailleurs ». Tant pis, le salarié passe avant tout.

Du temps libéré pour des projets

Un choix de management qui l’a également conduit à octroyer aux « Octos » –  comme ils se nomment eux-mêmes –  20% de temps personnel pris sur le temps de travail, pratique déjà en usage chez Google. Un temps que les salariés occupent de diverses manières. « Certains font du commercial, d’autres de la R&D ». En développant des applis pour smartphones que l’entreprise exploite, ou en mettant sur pied un événement annuel baptisé l’Université des systèmes d’informations.

Des niveaux de salaires assumés

Mais chez Octo, l’entreprise où il fait toujours beau, les salaires sont peut-être un peu moins hauts. En tous cas moins élevés que la moyenne du secteur. C’est ce que prétendent certains salariés. « On ne recrute pas des mercenaires, mais des gens à la recherche d’un juste équilibre entre l’accomplissement au travail et la qualité de vie personnelle ». Mais la concurrence est rude. Et Ludovic Cinquin qui affichait l’un des taux de turnover les plus bas parmi les SSII françaises a vu s’envoler ce dernier de 6% à 20%. Et s’est décidé à offrir des augmentations moyennes de 4% quand l’ensemble des entreprises françaises ne dépasse pas 2,5%. Le management soft ne peut pas tout.

Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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