C’est un DRH pompier. De ceux que l’on appelle en cas d’urgence. Quand Bruno Mettling a pris la direction des ressources humaines de France Télécom-Orange en 2010, le groupe vivait le drame social que l’on sait et les suicides que l’on connaît. Depuis, cet ancien membre du cabinet de DSK à Bercy a tenté d’éteindre l’incendie. Y est-il parvenu ? « Nous avons mis en place un baromètre social pour le savoir. Tous les 6 mois, nous demandons à un organisme indépendant d’interroger 4000 salariés pour avoir un relevé du climat interne le plus précis possible. » Et le dernier en date, publié il y a moins d’un mois, « renvoie un formidable message d’apaisement. Evidemment, il reste du chemin à parcourir. Mais 88% de nos salariés estiment que leurs conditions de travail sont similaires, voire meilleures, que dans d’autres entreprises. » Encore faut-il que les salariés interrogés connaissent d’autres entreprises. Le turnover n’est pas une spécialité dans la maison Orange, où 66 000 salariés, sur un effectif français de 105 000, sont fonctionnaires. Bruno Mettling est conscient des progrès à faire, « notamment en ce qui concerne les parcours professionnels. Nous avons une forte demande de la part des collaborateurs ». Qu’ils soient fonctionnaires, salariés de droit privé ou futurs salariés.
80% des objectifs de recrutement sont tenus
Car le DRH sait qu’une bonne évolution de carrière peut attirer les jeunes ingénieurs notamment. Sa feuille de route était écrite dans le « nouveau contrat social » signé en 2010 : 10 000 recrutements sur 3 ans. « Enorme pour une entreprise qui n’avait pas embauché pendant des années. » Et Xavier Niel n’est pas parvenu à faire bouger d’un iota les lignes de Bruno Mettling. La récente offensive de Free sur le mobile ne change pas ses plans initiaux. « Nous avons remplis 80% des objectifs et nous irons jusqu’au bout : cette année, nous embaucherons 2 000 personnes en CDI. » La mission sera accomplie. Ensuite ? Le patron des ressources humaines ne néglige rien, surtout pas l’impact de Free sur le secteur, « qui ne sera pas neutre, à moyen et à long terme, y compris en termes de ressources humaines ».
Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr
Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.