Pascal Brier (Altran) : "Candidats ingénieurs, travaillez vos soft skills"

Sylvia Di Pasquale

Altran vient de lancer sa nouvelle campagne de recrutement qui a pour but de séduire 4 000 consultants à travers le monde dont 2 200 en France. Le groupe reste élitiste sur la sélection de ses futurs ingénieurs et alerte sur l’importance des compétences.

On peut être le leader mondial du conseil en technologies avancées. On peut équiper les meilleurs avions, les radars les plus pointus et les F1 les plus rapides. Mais quand sévit la pénurie d’ingénieurs, il faut néanmoins se décarcasser pour attirer les meilleurs. Surtout lorsqu’il s’agit d’en recruter environ 4 000 pour cette seule année à travers le monde, dont plus de la moitié en France. « Nous avons aussi des besoins dans la vingtaine de pays où nous sommes implantés, d’abord en Allemagne, en Espagne et en Italie, détaille Pascal Brier, directeur général adjoint du groupe Altran, qui emploie 21 000 personnes à travers le monde. Mais  aussi par ordre décroissant pour le Benelux, le Portugal, la Chine, l’Angleterre, les États-Unis et l’Inde. »

« Soft skills » indispensables

Près de 90 % de ces recrutements concernent des ingénieurs. « Notre capacité à les attirer est vitale pour notre business. Environ 50 % de nos salariés travaillant directement au sein des équipes de nos clients, nous sommes donc très exigeants sur leurs profils. » Une attention particulière est portée aux « soft skills », aux qualités comportementales. « En général, les ingénieurs français maitrisent parfaitement les savoirs technologiques. Mais cela ne suffit pas. Nous recherchons aussi l’ouverture culturelle, la maitrise parfaite de l’anglais professionnel qui les rend capable d’interagir dans des équipes pluridisciplinaires et transnationales, le sens du design, la capacité à manager… Ces aptitudes sont déterminantes pour faire carrière chez nous à l’international. »

Un même message universel…

Alors le groupe a décidé de séduire les ingénieurs férus d’innovation, les futurs « innovation makers » selon le sabir maison, avec un message, unique pour toute la planète, qui titille leur créativité : « Et si vous transformiez une idée en innovation ? » interpelle la toute nouvelle campagne de recrutement digitale, qui utilise les dernières technologies de communication et notamment la réalité augmentée, histoire de prouver que le high-tech n’est pas un vain mot dans la maison. Sur les 4 000 recrutements, 70 % concernent des postes de consultants qui vont travailler sur les missions, 15 % de directeurs ou de chefs de projets capables d’animer ces missions donc ayant déjà une certaine expérience et 15 % des fonctions commerciales ou de support.

… pour des motivations communes

Tout de même, l’uniformité du message ne risque-t-elle pas de se heurter aux cultures locales ? Le DGA du groupe – qui emploie 21 000 personnes – est persuadé qu’il n’en est rien car « les meilleurs ingénieurs ont des motivations communes : ils veulent apprendre, relever des défis et travailler dans un environnement créatif. » Alors le groupe tente de leur apporter ces trois éléments-clés et s’appuie sur son ADN pour les séduire : « Chez nous, c’est un bouillon d’idées, qui fait que l’innovation va plus vite. Nos ingénieurs aéronautiques ou de la santé côtoient ceux des télécoms ou de l’énergie entre autres. C’est cette « pervasivité » des technologies, le fait qu’elles passent d’un secteur à un autre, qui attire les ingénieurs. »

Un environnement de travail différent

Après avoir été séduits, les ingénieurs en herbe ou fraichement expérimentés veulent que le charme continue à opérer au boulot et au quotidien. Altran leur a concocté un environnement conçu rien que pour eux. « Durant les cinq dernières années, nous avons revu les locaux du monde entier », se félicite Pascal Brier. Mais un coup de peinture ne modifie pas un environnement de travail. « Nous avons adapté le cadre de travail au cadre de vie, avec de nouveaux espaces de détente et des services de conciergerie par exemple.» Alors si le leader mondial a quelques chances de les séduire, on tremble pour les autres entreprises avides d’ingénieurs mais aux moyens plus modestes.

Sylvia Di Pasquale © Cadremploi

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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