Philippe Calmels (Crédit du Nord) : "Nous recrutons pour la vie"

Sylvia Di Pasquale

Adepte du recrutement par recommandation, le Groupe Crédit du Nord recherche 450 candidats attirés par une maison qui se développe en toute discrétion.

Et si, la banque à l’ancienne avait du bon ? Et si, le travail dans un établissement aussi respectable que discret et régional prenait tout son sens dans une époque bling-bling et bousculée ? Les 8 banques qui constituent le groupe Crédit du Nord (Courtois, Crédit du Nord, Kolb, Laydernier, Nuger, Rhône-Alpes, Société marseillaise de crédit, Tarneaud) forment une fédération de banques organisées comme des PME, solidement ancrées dans leur région et discrètes. « Deux clients sur trois viennent vers nous par le bouche à oreille.» Une façon d’économiser des campagnes de pub tonitruantes. La politique RH est tout aussi parfaitement calquée sur cet esprit.

Un process particulier pour la cooptation

Philippe Calmels, le DRH du groupe n’en disconvient pas. Les 450 recrutements qu’il mènera encore cette année se feront souvent par recommandation. La cooptation en famille ne lui fait pas peur. Banquier de père en fils ? « Nous sommes fiers que nos collaborateurs souhaitent que leurs enfants viennent travailler chez nous. C’est qu’ils s’y sentent bien. » Au point qu’un process particulier a été mis en place pour le recrutement par cooptation. « Trois semaines, avec trois entretiens, pas plus. Avec un DRH, un responsable d’entité et un exploitant. Des plages sont bloquées chaque semaine sur leurs agendas afin de tenir les délais.» Même si la formule a ses limites.

Une moyenne d'âge de 38 ans

Parfaite pour recruter des commerciaux qui souhaitent s’enraciner dans leur région, la vie heureuse mais cachée ne facilite pas la tâche pour l’embauche, aujourd’hui nécessaire, d’experts ultra sollicités du digital, de la conformité ou des risques. Dans le classement Universum, qui range les entreprises selon leur attractivité pour les jeunes diplômés, le Crédit du Nord est relégué en 123ᵉ position, enfoui sous les paillettes concurrentes. Ce qui n’est pas un frein pour le DRH de cette filiale de la Société générale, qui emploie aujourd’hui 9 200 salariés. Puisqu’il a réussi à renouveler 40 % de ses effectifs en cinq ans. Au passage, la moyenne d’âge est tombée à 38 ans « et ce n’est pas fini ». Avec en prime, une impressionnante stabilité de l’emploi. « Nous recrutons pour la vie. Nous offrons des carrières car il faut des années pour former un bon banquier. »

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

Vous aimerez aussi :