Philippe Ginestet (Gifi) : "Nos salaires vont de 1 à 9"

Sylvia Di Pasquale

Le PDG de Gifi Philippe Ginestet veille sur l’équité des salaires et distribue des preuves de reconnaissance. Grâce au succès de ses produits premiers prix, il ouvre 10 magasins et recrute 300 personnes cette année.
Philippe Ginestet (Gifi) : "Nos salaires vont de 1 à 9"

On peut le traiter de paternaliste. Il assume. Philippe Ginestet, patron et fondateur de Gifi emmène ses salariés en vacances dans son chalet à Megève, il les invite au mariage de son fils et veut à tout prix faire leur bonheur. « Quand des chefs d’entreprise assimilent leurs collaborateurs à des problèmes, je réponds que l’on ne peut pas se construire comme ça. » Lui a construit un groupe de 390 magasins, dont la très grande majorité est détenue en propre et en famille. « J’en suis là grâce à eux. » Eux, ce sont les 4500 salariés du groupe, à qui le patron reconnaissant veut renvoyer l’ascenseur. Alors, chez Gifi, la distribution d’actions gratuites ne se limite pas aux cadres très supérieurs. Elle n’est conditionnée qu’à la seule ancienneté. Qui est record, d’ailleurs, avec un turnover de 2,5% seulement. Chez ce distributeur de produits premier prix, pas question de creuser les inégalités de rémunération. « L’écart de salaire est seulement de 1 à 9 chez nous. »

« J’en suis là grâce à eux »

Evidemment, un tableau aussi idyllique ne peut qu’attirer les industriels du laurier, les as du palmarès d’entreprises, très en vogue ces temps-ci. Des lauriers, Philippe Ginestet en a récoltés deux cette année. Le label Top employeur 2013 d’abord, et un Prix de la créativité RH ensuite. Il en est fier et surtout il entrevoit derrière ces jolies récompenses, l’avantage certain qu’il peut en tirer. « Nous recrutons 300 personnes cette année. Forcément, ces prix nous rapportent des candidatures spontanées en plus. » La marque employeur plus forte que la marque tout court ? Le lustre de celle de Gifi est en tout cas inversement proportionnel à celui de ses produits à petits prix. « Chez nous, certains clients se font plaisir pour un euro. » Du plaisir de crise qui fait le bonheur de l’entrepreneur et lui fait voir l’avenir à douze ans. Avec un plan bien établi : « 500 magasins en 2017, 1000 magasins en 2025. Et 10 000 collaborateurs. » Même s’il faudra un jour repousser les murs pour inviter tout le monde au mariage des petits enfants.

Par Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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