Phone Régie : "Nous avons aussi besoin de cadres"

Sylvia Di Pasquale

Phone Régie, c’est 2300 CDI en 2012, dont nombre de temps partiels. Mais le DRH du groupe, Emmanuel Gautret, recherche aussi cette année une dizaine de cadres. Il revient sur les leviers de fidélisation mis en place au sein de l’entreprise.

A tout ceux qui s’imaginent que la standardiste du musée du Quai Branly ou la personne chargée de l’accueil de l’inspection du travail sont des fonctionnaires, Emmanuel Gautret dégaine sa carte de visite. Il est DRH du groupe Phone Régie  qui emploie 5500 personnes en France et fournit du personnel à ces deux entités comme à ses 1400 autres clients. Un service de sous-traitance de l’accueil et du standard en pleine croissance, signe de l’externalisation à l’œuvre dans le privé comme dans le public.

Prime d’ancienneté

« Cette année, nous embaucherons encore près de 2300 personnes dont 95% en CDI. » Un recrutement de masse évidemment lié à l’explosion de la demande, mais aussi à l’impressionnant turnover de 43 % qui sévit chez ce numéro 1 français. Parmi les causes : un manque de sentiment d’appartenance de la part des salariés. « Il travaillent chez le client. Du coup, il leur est difficile de développer ce lien avec nous.»

Alors pour fidéliser, il en passe notamment par des primes d’ancienneté. Comme tout le monde ? Pas vraiment. Chez Phone Régie, les salariés la touchent dès leur deuxième année de présence. Ces départs incessants le poussent à recruter, toujours et encore. « Heureusement, nous recevons 40 000 candidatures chaque année. » Des jeunes et des moins jeunes venus de tous horizons, des étudiants, souvent, attirés par les temps partiels proposés. C’est d’ailleurs une autre source de turnover : ses recrues ont tendance à fuir dès le premier plein temps venu.

La faute aux 35 heures

« Les 35 heures nous empêchent de proposer davantage de temps complets. » Et même la loi Tepa et ses heures supplémentaires ne suffit pas. « Elle n’autorise qu’un recours ponctuel. » Or, les standards et les services d’accueil sont en activité plus de huit heures par jour.

Des contraintes qui amènent Emmanuel Gautret à diversifier ses recrutements. Dans son académie de formation créée en 2010, Pôle emploi envoie des stagiaires, souvent sans la moindre qualification se former gratuitement durant 2 mois. « Tout ce qu’on leur demande, c’est d’être ponctuel et motivé. » Le reste, il s’en charge. A l’issue de cette formation, 90 % d’entre eux sont embauchés.

Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

 

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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