Les petites et moyennes entreprises, on connaît. Les grandes entreprises aussi. Mais quid des ETI ? Ces Entreprises de taille intermédiaire comptent entre 250 et 5 000 salariés et réalisent entre 50 millions et 1,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Un décret paru en 2008 matérialise leur existence mais « le terme reste très générique et elles recouvrent une réalité très disparate, » estime Daniel Karyotis, président du directoire de la Banque Palatine (Groupe Banque Populaire - Caisse d'Epargne), dont l'une des activités consiste à aider les moyennes entreprises à devenir des ETI. Et selon lui, ces quelques 3 500 entreprises méconnues pourraient bien jouer un rôle moteur dans l'Hexagone, qui se contente, pour le moment, d'un paysage de grands groupes et de PME.
De la croissance et des embauches dès cette année
Certes, les ETI ont subi la crise de plein fouet. Certes, elles sont deux fois plus nombreuses en Allemagne « et font la force de ce pays ». Mais Daniel Karyotis souligne que « nous avons déjà, chez nous, des champions du monde parmi les ETI.» Dont les dirigeants affichent majoritairement un grand sourire, comme le démontre le 2ᵉ Observatoire de la performance des moyennes entreprises et des ETI commandé par la Banque Palatine et réalisé auprès de 300 dirigeants par l'institut OpinionWay. « 83 % d'entre eux ont un excellent moral. Leur chiffre d'affaires a progressé en moyenne de 2 % en 2010. Et il devrait augmenter de 5 % cette année ». Avec des embauches à la clé ? « 20 % de ces entreprises comptent recruter. Et les effectifs de cadres devraient augmenter de 7 à 8 % en 2011. »
Le salut dans l'export
Un conseil aux cadres tentés d'y postuler ? Il faut ausculter ces entreprises comme le ferait un banquier. « Comme le ferait un bon banquier, corrige le patron de la Banque Palatine. En dépassant les seuls indicateurs financiers et en étudiant la culture de l'entreprise, son mode de management et les perspectives qu'elle offre à ses salariés. » Et pas seulement en interne, comme c'est le cas dans les grandes sociétés du CAC, « mais dans les groupes dont dépendent nombre des ETI. » Parmi elles, environ un tiers trouvent leur salut dans l'exportation. « D'où l'importance pour un cadre candidat de maîtriser l'anglais, » insiste Daniel Karyotis. Pour les accompagner, le banquier de ces entreprises ni PME ni grands groupes souhaite que l'on se préoccupe un peu plus du maillon fort qu'elles représentent. « C'est au gouvernement de prendre des mesures ». A lui seul ? « Aux banquiers aussi, c'est vrai ». À tous les banquiers.
Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr et Figaro Economie - 31 janvier 2011
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