Séverine Coussot (Hudson) : "On cherche des commerciaux un peu filous"

Sylvia Di Pasquale

Certains profils de cadres manquent à l’appel dans le transport et la logistique. Les employeurs du secteur font des efforts salariaux, surtout pour attirer des commerciaux confirmés. Le point avec Séverine Coussot, consultante senior transport - logistique - supply Chain au sein du cabinet Hudson.

Séverine Coussot chasse des profils rares pour ses clients transporteurs et logisticiens. Spécialiste du secteur au sein du cabinet de recrutement Hudson, elle est « modérément optimiste ». Mais avec 3000 recrutements de cadres prévus pour cette année, 100 000 créations de postes depuis dix ans et « une hausse attendue des embauches en 2014 », d’aucuns seraient beaucoup moins prudents. Entre les managers de supply chain, les chefs d’équipe et les commerciaux, les demandes sont nombreuses. Il faut dire que le secteur ne connaît pas la crise. La très grande majorité des entreprises sous-traitent tout ou partie de leur activité pour des raisons économiques. Les besoins existent et « certains profils manquent à l’appel parmi les opérationnels, les managers et surtout les commerciaux.» Alors pour les attirer, la chasseuse dispose d’un appeau en usage depuis la nuit des temps : la rémunération. « Pour des expérimentés, les recruteurs proposent parfois des fixes majorés de 10% par rapport au salaire précédent mais aussi un variable et des primes plus importants. Ou une voiture de fonction un peu plus haut de gamme. » Des négociations parfois ardues dont Séverine Coussot peut se charger à la place des candidats. Mais attention : cette sollicitude est réservée aux cadors de la profession. « Des commerciaux expérimentés, rares et un peu filous. »

« les recruteurs proposent parfois des fixes majorés de 10% »

Mais est-ce qu’une bonne rémunération est suffisante pour attirer des cadres vers un secteur qui n’est pas vraiment réputé comme le plus sexy de l’économie française ? La consultante et son cabinet tentent en tous cas de le parer des paillettes qui pourraient lui manquer. Et d’évoquer des start-up qui se lancent dans le transport écolo, à coup de voitures hybrides et de vélos. Sans oublier les entreprises nées de l’e-commerce. Un coup de jeune qui pourra séduire les fraîchement diplômés. Les autres, Séverine Coussot ne manque pas de leur demander la nature de leur intérêt pour ce secteur. Et leurs réponses sont souvent similaires : « La vocation de la logistique s’attrape de père en fils. » Le virus familial, la meilleure des motivations.

Par Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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