Humaniser et désindustrialiser. Ce credo, à priori contradictoire, s’inscrit pourtant dans une parfaite logique d’amélioration lorsqu’il est question de ressources humaines. Ce qui tombe à pic, puisque c’est le thème retenu par les Premières assises du recrutement qui se sont tenues le 22 mars dernier à Paris. A la barre de ce colloque : le Syntec Conseil en recrutement, qui regroupe 140 cabinets spécialisés. Le syndicat regrette que l’individu ait été parfois négligé dans le processus d’embauche. « Le candidat n’est pas un service ou un produit comme un autre, » rappelle Maryvonne Labeille, vice-présidente du syndicat à ceux qui l’auraient oublié.
Désindustrialiser le recrutement
Il faut désindustrialiser, non pas la manière de repérer les candidats – ce sourcing qu’il a fallu démultiplier depuis l’avènement du Web – « mais la phase suivante, la relation, la rencontre ». Trop rapide, trop souvent expédiée par un simple coup de fil, et parfois pas assez humaine selon elle. « Sans pour autant tomber dans l’artisanat, trop lié à d’anciennes méthodes. » Car la modernité a amené son lot de normes, de lois et de pratiques transparentes et antidiscriminatoires destinées à protéger le candidat.
Même si des dérives persistent, « pas chez nous, plaide Maryvonne Labeille. Et les rares plaintes que l’on reçoit ne concernent pas les membres du Syntec. » Des dérives anciennes qui vont du manque de considération, à la manipulation en passant par l’infantilisation, « ces Koh-Lanta du recrutement » que la vice-présidente dénonce. Comme elle dénonce le non respect de la vie privée induite par la consultation des réseaux sociaux personnels. « Au Syntec, nous nous réservons seulement le droit de consulter les réseaux professionnels. »
Manque de temps
Autant de justes causes que le Syntec veut défendre. Sans pour autant ignorer les contraintes de leurs clients. « Les entreprises ont des budgets serrés et des objectifs précis » donc moins d’argent et de temps à consacrer au recrutement. Et le gain de temps consacré à un candidat est forcément l’ennemi de l’humanisation du recrutement.
Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr
Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.