T. Vilcot (Groupe Casino) : "Le candidat doit être considéré comme un client"

Sylvia Di Pasquale

Dans son plaidoyer pour un recrutement plus responsable, ce recruteur défend une pratique plus respectueuse des candidats. Le point avec Thomas Vilcot, auteur du Recrutement responsable et directeur du recrutement du Groupe Casino.

Démagogie, marketing appuyé, ou volonté sincère de renverser la table ? Recruter autrement, plus humainement et en toute transparence : tel est, en tout cas, le credo affiché par Thomas Vilcot. L’homme est directeur du recrutement du groupe Casino et il affiche la couleur dans son ouvrage Le recrutement responsable fraichement publié chez Afnor Editions. Le programme qu’il y expose ressemble à un doux rêve de manager social ou à un cauchemar d’entrepreneur obsédé par le retour sur investissement. Les réponses automatiques aux candidats évincés ? Pour lui, et chez Casino, c’est fini. « Il faut réenchanter les ressources humaines et ça commence par une réponse personnalisée. Voire des conseils aux candidats. »

« Seules comptent les compétences »

Ses vingt recruteurs se sont donc transformés en coachs chargés de guider les candidats, et le cas échéant de leur expliquer pourquoi le poste qu’is convoitaient n’est pas pour eux. Et leur boss de convenir que « cela demande un effort. Mais on peut, parfois les réorienter vers une autre fonction, à laquelle ils n’avaient pas pensé. » Dans la foulée, depuis un an, il invite les candidats à remplir un questionnaire de satisfaction, pour savoir s’ils ont été bien reçus. Mais Thomas Vilcot ne s’en tient pas à cette seule mesure puisque, selon lui, « le candidat doit être considéré comme un client ». Il souhaite également dénoncer notre obsession du diplôme. « Seules comptent les compétences. » Comme il dénonce la trop grande jeunesse de nombre de recruteurs. « Il y a beaucoup de responsables de recrutement, mais assez peu de recruteurs responsables. Il faut de l’expérience pour exercer et de la déontologie. »

Evidemment, on peut se demander pourquoi le responsable du recrutement du groupe Casino déploie autant d’efforts pour chambouler la manière d’aborder son métier. Sans douter de sa bonne volonté dans ce domaine, l’explication tient peut-être également dans la difficulté qu’il rencontre au quotidien. Dans la pénurie de candidats qu’il subit. « Nous recherchons des managers de boucherie ou de restauration, sans les trouver. » Une difficulté qui peut expliquer, en partie, l’opération séduction qu’il mène dans son livre.

Par Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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