
Le chômage est particulièrement bas parmi les cadres, avec 4,1% en 2021, selon une étude de Pôle Emploi et de l’Apec. Mais ce taux grimpe à 6,8% pour les plus de 55 ans. Les cadres bénéficient des mêmes droits au chômage que l’ensemble des salariés mais, selon leur salaire, ils peuvent se voir imposer une dégressivité de leurs allocations. Par ailleurs, des structures leur proposent un accompagnement spécifique.
Quelle indemnité chômage pour un cadre ?
La base de calcul de l’allocation de retour à l’emploi (ARE) est la même pour les cadres que pour l’ensemble des salariés. Le montant de l’indemnité chômage se base sur le salaire journalier de référence. Depuis l’entrée en vigueur, en octobre 2021, de la réforme du chômage, il est calculé à partir du revenu moyen de référence, qui correspond au revenu moyen sur les 24 derniers mois (36 pour les personnes de 53 ans et plus), incluant les périodes d’activité et d’inactivité. Le salaire journalier de référence (SJR) prend le salaire de référence total, qui est ensuite divisé par le nombre de jours d’indemnisation prévus.
Le montant de l’indemnité est égal au montant le plus haut entre 40,4% du SJR + 12,95 € et 57% du SJR. Il est au minimum de 31,59 euros mais ne peut pas être supérieur à 75% du SJR.
Chômage dégressif
La réforme de l’assurance chômage votée en 2019 a mis en place une dégressivité de l’allocation chômage pour les plus hauts revenus. Depuis décembre 2021, cette dégressivité s’applique à compter du septième mois de chômage. L’indemnité diminue alors de 30%, sans pouvoir être inférieure à 91,02 euros journaliers (environ 2 730 euros brut pour un mois de trente jours). Cela concerne les personnes dont le salaire journalier brut antérieur moyen était de 159,68 euros (4 857,81 euros mensuels).
Comment fonctionne le chômage pour les cadres ?
Le fonctionnement de l’assurance chômage est le même pour les cadres que pour l’ensemble des salariés : quand un cadre est involontairement privé d’emploi (fin de CDD ou de mission d’intérim, licenciement, rupture conventionnelle), s’il a cotisé suffisamment à l’assurance chômage (six mois sur les 24 derniers mois ou les 36 derniers mois pour les plus de 53 ans), il peut s’inscrire à Pôle Emploi. Après un différé (délai d’attente de sept jours + différé d’indemnisation pour les personnes ayant touché une indemnité compensatrice de congé payé), le bénéficiaire touche l’allocation de retour à l’emploi chaque mois.
La durée d’indemnisation varie selon la durée de cotisation de l’assuré sur les 24 (ou 36) derniers mois. Elle est égale à la somme du nombre de jours calendaires en emploi et du nombre de jours d’inactivité, pris en compte dans la limite de 75% des jours d’activité. Pour les personnes dont le contrat de travail s’est terminé depuis le 1er février 2023, un coefficient de 0,75 s’applique à ce résultat afin d’obtenir la durée d’indemnisation réelle. Une personne ayant travaillé sans interruption durant les deux dernières années a donc une durée d’indemnisation théorique de 730 jours. Mais avec le coefficient de 0,75, la durée d’indemnisation sera de 548 jours.
En parallèle, la personne au chômage doit répondre aux convocations de Pôle Emploi. L’agence peut lui proposer des actions et des formations pour l’aider à retrouver un emploi. En parallèle, l’Apec, association pour l’emploi des cadres, propose un accompagnement gratuit à destination des cadres au chômage.
Quel chômage pour un salaire de 3 000 euros ?
L’allocation chômage dépend du revenu moyen de référence sur les deux dernières années. Une personne qui avait un salaire de 3 000 euros sur son ancien poste mais qui n’a travaillé que 18 mois verra ainsi son revenu moyen de référence réduit à 2 250 euros (3 000 x 18/24). Par ailleurs, le revenu moyen de référence intègre les primes et gratifications. Le salaire journalier de référence est ensuite lui-même égal au salaire de référence total divisé par le nombre de jours d’indemnisation prévue. Ce dernier dépend du nombre de jours travaillés sur la période de référence.
Pour une personne qui a travaillé l’intégralité de sa période de référence avec un salaire mensuel brut de 3 000 euros, primes incluses, et qui a donc droit à 548 jours d’indemnisation, le salaire journalier de référence est égal à (3 000 X 24) / 548 = 131,39 euros.
Avec ce SJR, il est ensuite possible de calculer le montant journalier de l’allocation chômage : 131,39 X 57% = 74,89 euros. Sur un mois de trente jours, cela représente une allocation mensuelle de 2 246,72 euros bruts. Pour obtenir le montant net, il faut déduire 9,7% de cotisations sociales. Le montant net mensuel sera donc 2 028,78 euros.
Quel chômage pour un salaire brut de 4 500 euros ?
Pour un salaire brut de 4 500 euros, le mode de calcul est le même que pour 3 000 euros. Là aussi, le calcul se complique quand la personne n’a pas travaillé sur l’intégralité de sa période de référence.
Pour une personne ayant travaillé en continu durant les deux ans pris en compte pour le calcul de l’allocation, le salaire journalier de référence est égal à (4 500 X 24) / 548 = 197,08 euros.
Le montant de l’allocation journalière est alors de 197,08 x 57% = 112,34 euros, ce qui, sur un mois de trente jours, représente 3 370,01 euros. Une fois déduites les cotisations sociales, le montant mensuel net est de 3 043,18 euros.
Comme le SJR est supérieur au seuil de 159,68 euros bruts fixé en février 2023, à compter du septième mois de chômage, le montant de l’allocation diminue. Cependant, si on applique la baisse de 30% prévue, l’allocation journalière passe alors à 78,64 euros, ce qui est inférieur au montant plancher de 91,02 euros. C’est donc ce montant qui sera retenu. L’allocation mensuelle est donc de 2 730,6 euros bruts, soit 2 465,73 euros nets.
Chômage partiel
Les cadres peuvent bénéficier du chômage partiel comme l’ensemble des salariés, y compris ceux qui sont en convention de forfait en heures ou en jours sur l’année. Les cadres dirigeants ont droit à une allocation d’activité partielle lorsque tout ou partie de l’entreprise ferme.
Sont indemnisées les heures chômées, dans la limite durée prévue dans le contrat de travail. L’allocation est égale à 60% du salaire brut, soit environ 72% du salaire net. Elle ne peut être ni inférieure à 9,12 euros ni supérieure à 31,10 euros par heure chômée.

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