
Optimisme affiché
Évidemment, la guerre en Ukraine n’était pas encore d’actualité. Le baromètre Ifop/Cadremploi 2022* ayant été réalisé du 15 au 22 février, la tragédie déclenchée par Vladimir Poutine n’occupait pas encore tous les esprits. Mais tout de même, quel optimisme chez les cadres !
Le climat déréglé ? Un climat social pas franchement apaisé ? Une inflation accélérée ? Une sortie de crise sanitaire pas tout à fait réglée ? Les problèmes de ce monde semblent glisser sur le moral des cadres. Du moins lorsqu’on leur parle de boulot.
86% des cadres se déclarent satisfaits de leur situation professionnelle actuelle, soit 6 points de plus qu'en 2019, avant que le Covid ne change la donne.
Optimisme surjoué
Pourtant, il y a quelque chose qui cloche dans cet optimisme affiché. Comme si les cols blancs avaient besoin de se rassurer, comme si un curieux sentiment de peur se mêlait de leur positive attitude, en mode « on sait c’qu’on a, on sait pas ce qu’on pourrait avoir ».
La preuve ? Leur attitude devant le salariat, leur statut. Ils y voient une sécurité financière à 83%, et sont presque autant à se projeter dans l’avenir munis d’une fiche de paie. Certes la liberté du free lance les fait rêver. Mais ils ne sont que 29% à songer à prendre leur indépendance, conscients, à 87% que c’est une vraie prise de risque.
Le salaire d'abord, le bien-être tout contre
Mais la peur donne parfois des ailes. Et si nos cadres ne sont pas vraiment tentés par l’aventure et la liberté totale de l’entreprenariat, ils sont gagnés par le syndrome du « gagnons plus et travaillons mieux ». Ceux qui se déclarent « ouverts aux opportunités » en langage d’entreprise, et donc « qui cherchent éventuellement un autre job » dans la langue de la vraie vie, sont 43%. Un taux en hausse de 5 points par rapport à 2020.
Mais que vont-ils chercher ailleurs ? Ce qu’ils exigent de leur employeur actuel et que ce dernier ne leur offre peut être pas toujours : une augmentation de salaire (pour 94% d’entre eux), un prolongement du télétravail (90%), du bien être au bureau (92%), des formations (90%), un engagement environnemental (78%) et la prise en compte de l’égalité hommes-femmes (77%).
Les cadres imposent les règles
Un cahier des charges de rêve ? Peut-être, mais en ces temps de tension sur le marché de l’emploi, ils savent qu’ils ont la main. Aux entreprises qui recrutent de s’en accommoder, sachant qu’elles ont une nouvelle carte à jouer, une donnée apparue dans ce baromètre Ifop Cadremploi 2022 : rassurer les cadres en ces temps troublés.
* Méthodologie de l’étude :

L'enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population cadre du secteur privé. Les interviews ont été réalisées en ligne du 7 au 15 février 2022. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas sur les critères de sexe, d’âge, de secteur d’activité et de région.
Consultez le rapport des principaux résultats du baromètre Cadremploi/Ifop 2022
Retrouvez les précédents baromètre Cadremploi / Ifop
Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.