Attention, travailler tue

Sylvia Di Pasquale

On se pensait tranquilles, détendus des cervicales, confortablement installés devant notre ordi. Mais pas du tout. Se rendre au bureau, c’est juste suicidaire. Et ce sont des éminences qui le disent, sur le site de La Tribune. Le travail ? « On se prépare, assis, à en mourir » selon cet ostéopathe américain. La sédentarité ? « Elle tue plus que le tabac » affirme ce cardiologue et médecin du sport, pas alarmiste pour un euro. En cause : la station assise. À proscrire. Pour vivre vieux, travaillons debout, couchés, sur le dos ou le côté, mais assis, jamais. Une seule solution : l’interdiction. Virons tous les fauteuils, ergonomiques ou pas, des open spaces. On ne va tout de même pas tergiverser avec une question de vie ou de mort.

Mais en éradiquant la chaise criminelle, en aura-t-on fini avec la dangerosité au bureau ? Absolument pas. Car la menace se cache dans les détails. Et bien d’autres obstacles à une vie saine et harmonieuse sont à éliminer de la vie au boulot. Le court-sucré, celui de 10 heures ou de 15 heures ? Super dangereux. De quoi se mettre le palpitant en zone rouge. À éliminer d’urgence. Et pas question de le remplacer par un déca. Ce truc-là contient des substances forcément ammoniaquées. Un poison. Comme le bruit du téléphone, le ding-ding du mail qui arrive, ou la voix de Stéphane, le chef acariâtre. Toutes ces pollutions sonores provoquent, chez l’homo laborius moyen, des sursauts de panique absolument nocifs.

Pour éviter un infarctus du bureaucrate, il faut en finir. Interdisons les coups de fil, les mails pro et les chefs de services. Et que dire du stress boucheur d’artères et générateur de maux de tête provoqués par les rendez-vous clients qui se terminent par un refus de signer le bon de commande. Deux solutions : soit on interdit à un prospect de refuser une proposition. Soit on proscrit le commerce. La seconde voie semble beaucoup plus simple à mettre en place. Elle est aussi plus radicale et plus sûre.

Au final, le plus simple pour permettre à chacun de vivre le plus longtemps possible en harmonie totale avec son corps finement sculpté et jamais abîmé, consiste à supprimer purement et simplement le travail. Ou les études alarmistes.

 Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Dessin de Charles Monnier

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Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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