Cleaning day, le plumeau de l'agilité

Sylvia Di Pasquale

Cleaning day, le plumeau de l'agilité

On aurait pu l’appeler le jour du grand ménage. Mais non : trop long et surtout tellement ringard. Va pour le cleaning day qui claque autrement, et qui vous a une petite allure de propreté moderniste plutôt qu’un côté karcher rétrograde. Dans les entreprises, il est recommandé d’instaurer ce jour une fois l’an, si possible quand l’activité baisse un peu et que les salariés concernés ne sont pas encore à la plage. Les premiers jours de juillet sont donc tout indiqués pour faire table rase. Mais de quoi s’agit-il ? Pas de passer un coup de serpillère sur le sol ni un coup de plumeau sur le bureau et l’écran d’ordi.

En fait, le jeu consiste tout simplement à se débarrasser de l’inutile, de la paperasserie archivée pour rien, des gadgets qui encombrent les open spaces, des armoires pleines de bric-à-brac oubliés de ses propriétaires. Du balai le non indispensable !  À la benne le superflu ! Mais pour quoi faire ? En quoi le fait de vouloir conserver, archiver, empiler des trucs pas forcément indispensables peut-il bien nuire à la bonne santé de sa boîte et à ses performances ? La réponse tient en un mot : a-gi-li-té.

Car bien sûr la chasse à l’espace n’a pas pour seul but le bannissement des vieux papiers. Elle a surtout pour but de gagner en agilité, cette it-attitude à adopter dans l’entreprise du XXIᵉ siècle qui consiste à être flexible, réactif et adepte du renouveau permanent. Les bureaux individuels ? Un héritage d’un autre âge, tellement anti-conviviaux, sauf quand ils sont destinés à quelques ultra cadres qui ont besoin de silence, de concentration et de confidentialité. Les salles de réunion ? Pas besoin de les multiplier. Suffit de les minimiser et de les compléter par des bulles fermées qui accueillent deux ou quatre personnes façon sauna. L’avantage, le seul, de ces micro-espaces, c’est qu’on ne risque pas de s’y attarder. Même les bureaux rétrécissent et, surtout, deviennent impersonnels. Succès du télétravail aidant, on se partage un espace de boulot et on saute sur celui qui est dispo en mode flex office.

Il reste pourtant un lieu qui ne disparaît pas et qui a même tendance à s’agrandir voire à se multiplier grâce aux mètres carrés. C’est la salle de pause, autrement appelée espace détente, gaming zone ou room de convivialité. Baby-foot et canapés y éclosent, façon Station F, alors que les espaces de travail à l’ancienne rapetissent. Principe des vases communicants qui rend le sourire perdu aux salariés de l’espace de travail rétréci. 

@Syl_DiPasquale ©Cadremploi.fr

Dessin de Charles Monnier

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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