Gagner plus que son mâle peut faire mal

Sylvia Di Pasquale

Vous les filles. Oui vous, qui êtes de retour au bureau ce matin. Et les autres, qui vous accordez une semaine de rab' de sieste, de tomate mozza et d'indice 50. Ne vous êtes-vous jamais demandé s'il y avait une corrélation quelconque entre la fiche de paie de votre amoureux et sa fidélité ?

Je sais, vu comme ça, un jour de retour au boulot, ou pire, en plein coma de plage, c'est un peu abrupt. Pourtant, pour Christin Munsch, américaine et sociologue, ça ne fait pas un pli : si votre conjoint gagne moins que vous, c'est un client idéal pour l'adultère.

6 ans de recherches, 1024 hommes et 1559 femmes en couple auscultés du lit à la feuille de paie et la dure réalité s'étale devant nos yeux d'innocentes : si on veut garder nos matous matois sous notre toit, il faut filer à la DRH et réclamer de facto une baisse de salaire. De combien ?

Christin est formelle : pour qu'un couple perdure dans une parfaite harmonie, madame doit gagner 75 % du salaire de monsieur. Pas plus. A vos calculettes, donc, et tant pis pour la promo qui déchire et que vous venez d'obtenir, au nez et à la barbe tous les mâles de la boite qui n'en reviennent toujours pas.

Et sinon ? Sinon la chercheuse de l'université de Cornell, qui vient de présenter ses conclusions lors du congrès annuel de l'American Sociological Association, vous aura prévenu : « Gagner moins d'argent que sa partenaire féminine peut menacer l'identité masculine des hommes en remettant en cause la notion traditionnelle qui les définit comme ceux qui subviennent aux besoins de la famille ». Pour retrouver un poil de virilité, le garçon frustré n'a qu'une manière de s'en tirer : vous tromper.

Les plus radicales d'entre vous vont sans doute aller plus loin encore et remettre purement et simplement leur démission. Elles vont rentrer à la maison, s'occuper des devoirs de la couvée et du linge de l'Elu. Erreur. Pour Christin Munsch, c'est là encore une autoroute vers les amours illégitimes.

Forcément, l'homme retrouvera ses instincts ancestraux et mettra les bouchées doubles pour s'en aller nourrir sa tribu qui ne compte plus que sur lui pour installer un nouvel écran plat dans la caverne. Résultat : ses revenus vont augmenter, les heures au bureau s'allonger, les voyages d'affaires se multiplier. Et les occasions de découcher s'accumuler.

Un dur constat qu'il faut mettre à l'œœuvre fissa. Sinon ? On peut toujours utiliser l'étude américaine pour caler son bureau de superwoman qui s'assume et s'éclate au boulot. Ou ne pas vivre avec un blaireau.

Texte de Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr - 23 août 2010

Dessin de Charles Monnier © Cadremploi.fr 2010

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Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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