La Position Du Démissionnaire #2 : Le coup du lièvre et du lapin

Sylvia Di Pasquale

[Chronique] Que se passe-t-il avant, pendant, après la démission ? Toujours à l’affût de vos expériences, je partage dans cette nouvelle chronique ce que j’observe et ce que l’on me raconte sur ce sujet hautement tendance.
La Position Du Démissionnaire #2 : Le coup du lièvre et du lapin

Je ne sais pas vous, mais autour de moi, les open-spaces bruissent d’un nouveau jeu à la mode. Un jeux pratiqué par des salariés qui font croire à des recruteurs qu'ils sont démissionnaires. Laure Closier s’est récemment fait écho de cette pratique sur BFMBusiness.

C'est un subtil combo de "coup du lièvre"  et de "coup du lapin". La partie débute par un classique process de recrutement : le candidat en poste répond à une annonce, appel du cabinet… premier entretien…  puis sélection en short-list. La suite est toujours aussi réglo : un, ou plusieurs entretiens avec la RH et les opérationnels, jusqu’à la décision finale. Ça y est, l’élu est désigné, et la promesse d’embauche rédigée.

C’est à ce moment-là que ça se corse, m'explique ma copine Amandine, nouvellement inscrite à ce curieux jeu.

 

  • « Car dès que tu as ta promesse d’embauche en poche, il faut faire la morte. Tu ne réponds plus aux mails, ni aux coups de fils du "lièvre".»

 Mais pourquoi poser un lapin à ses futurs employeurs alors qu’on a décroché le poste ?

Parce que tu n’as jamais eu l’intention de démissionner. Tu veux juste être augmentée.

 

Mais dans ce cas, pourquoi faire semblant d’aller voir ailleurs ? C’est Mathieu qui m’éclaire. Le coup du lièvre et du lapin, il vient de le faire :

 

  • « Quand tu changes d’entreprise, tu prends généralement +10% à +15% de salaire. Alors que quand tu changes de poste dans ta boîte, on t’accorde royalement 2 à 3 %. Pour que ton boss s’aligne, il faut faire semblant de se barrer. Un truc vieux comme le monde mais qui marche à tous les coups ces temps-ci à cause de la pénurie.»

L’autre employeur a donc juste servi de lièvre pour faire monter les enchères. Évidemment, je lui ai fait la morale, lui expliquant qu’il était déloyal et se grillait auprès du cabinet planté et de l’entreprise snobée. Rien n’y a fait, lui comme beaucoup d’autres cadres sont heureux dans leur boîte. Sûr que leur nouveau salaire les a remotivés si besoin en était.

Lire aussi >> Salaires des cadres 2019 : ceux qui seront toujours plus augmentés et les autres

@Syl_DiPasquale ©Cadremploi
Dessin de Charles Monnier 

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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