Malek Boutih répond à Gérard Longuet

Sylvia Di Pasquale

On déteste les discriminations et on n'hésite pas à donner la parole à ceux qui en sont victimes. Alors, quand Malek Boutih tient à nous dire ce qu'il pense réellement de Gérard Longuet, on est preneur. L'un comme l'autre ne vous évoquent pas grand-chose ? Rappelez-vous. Au mois de mars dernier, le socialiste est en pole position pour prendre la présidence de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité). Patatras, le patron des sénateurs UMP passe par là. Et Gérard Longuet de fustiger le choix de ce candidat, « qui n'est pas issu du corps français traditionnel ». Au final, Malek Boutih loupe le poste.

 

Un petit mois plus tard, devant le micro de David Abiker, il revient sur l'affaire. Vous connaissez par coeur le principe de l'émission « On revient vers vous » diffusée sur Cadremploi. Une personnalité évoque les entretiens d'embauche qu'il a passés et fait passer et, plus largement, parle du monde du travail. Du coup, lorsque le journaliste demande à l'ex-futur candidat à la tête de la Halde quel serait le job idéal pour Gérard Longuet, celui-ci répond, aussi rapidement que sévèrement : « gardien de parking. Je trouve que c'est un mec à faire peur. » Il se reprend, parle plus sérieusement, mais non moins méchamment. L'éventuel chef d'entreprise Boutih, embaucherait-il l'éventuel candidat Longuet ? « Son CV, pourtant chargé, même envoyé de manière anonyme, ne passerait nulle part. Quand on ne sait plus dans quel monde on vit, quand on a l'habitude des belles bagnoles, des beaux palais, on n'est plus bon pour le job. Il ne m'amènerait pas d'argent ce gars. Je ne le prendrais pas.». Fermez le ban, voilà notre sénateur affublé de jolis habits de printemps.

 

Evidemment, on peut se poser la question. Se demander ce que ce type de petites phrases, apanage des journalistes politiques, peut bien faire sur notre site. Et certains de décréter que si chacun fait son job sans empiéter, les vaches sacrées seront bien gardées. Pas nous. On ne peut prôner la diversité et la lutte contre toutes les discriminations en fermant les yeux lorsque un fait tel que celui-ci se produit. Evidemment, on peut polémiquer. Le discours de Gérard Longuet était-il réellement discriminant ? Le sénateur ne souhaitait-il pas simplement que le président de la Halde soit une personnalité neutre, et qui n'aurait jamais eu à souffrir du racisme ? Et les propos que Malek Boutih nous a tenus ? Ne sont-ils pas, à leur manière, une forme de discrimination envers le personnel politique.

 

On a bien entendu nos propres réponses à ces questions. Et vous avez les vôtres. Exprimez-les ici. C'est là aussi le rôle de Cadremploi : faire avancer les débats sur l'emploi. Tous les débats.

 

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Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr - 12 avril 2010

Dessin de Charles Monnier © Cadremploi.fr

 

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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