Petit éloge de la bonne humeur

Sylvia Di Pasquale

Évidemment, ce n’est pas la destination estivale la plus ensoleillée, ni la plus sablonneuse. Mais ceux qui ont eu l’occasion de faire un tour en Allemagne durant la deuxième quinzaine de juillet en sont forcément revenus requinqués. Gagner la Coupe du monde de foot et le championnat d’Europe d’économie produit un très logique sentiment d’euphorie générale que les voisins d’Outre-Rhin ont affiché en donnant du crédit à leurs gouvernants (74 % d’opinion favorable pour Angela Merkel), à leurs entreprises et à leur Fußballmannschaft. Au pays où tout va mieux, les partis extrêmes font pâle figure et le chômage est en deçà de 7 %. Le score des premiers étant lié à celui du second.

Stop. On ne va pas se livrer à un laïus sur le modèle teuton qu’il faudrait à tout prix appliquer ici. Paris n’est pas Berlin et les Français-Latins ne sont pas des Allemands-Anglo-saxons. Mais on sait depuis Alexandre le Grand, au moins, que l’optimisme est la meilleure manière de déplacer des troupes et les montagnes. Et, en ce jour de rentrée et de bonnes résolutions, n’en retenir qu’une seule pourrait, au mieux, améliorer la situation et au pire, éviter de l’empirer. Arrêter de faire la gueule devrait même être la grande cause nationale de 2014, ou de ce qu’il en reste.

Évidemment, contrairement à nos voisins germains, on ne risque pas de gagner la Coupe du monde avant quatre ans. Bien sûr, hisser le score de satisfaction de François Hollande à la hauteur de celui de la Chancelière tient de l’impossible. Surtout en ces temps de remaniement précipité. Mais il suffirait d’arrêter de geindre et de se plaindre de tout et de tous, même de Liliane du marketing qui vient de nous squizzer sur le projet Dugenou. Afficher un peu de bonne humeur en réunion ne les rallonge pas. Se promener dans l’open space en souriant ne déclenche pas l’hostilité.

Un petit éloge de la bonne humeur ? Parfaitement. Une humeur sans candeur qui, si elle est contagieuse devient un optimisme collectif. Un choix possible, à défaut d’un autre : s’en aller demander à sa DRH une formation en allemand. Puisque ce pays, tout comme la Suisse voisine, manque de cerveaux et de bras qualifiés.

Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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