Les cadres rêvent de camion de déménagement

Sylvia Di Pasquale

EDITORIAL - Cadre ou pas cadre, le salarié aspire à tout avoir mais se résout à devoir choisir entre la qualité de vie et celle du travail. Sauf que depuis le confinement, les cols blancs entrevoient une alternative : celle que l’expérimentation du télétravail leur a montré, et qu’ils ont expliqué à Cadremploi dans un récent sondage sur leurs nouvelles attentes.
Dessin de Charles Monnier ©Cadremploi

Le confinement les a fait cogiter. Près de 70% des cadres déclarent à Cadremploi vouloir partir s'installer au vert. Mieux, 90% déménageraient loin de leur entreprise si elle leur permettait de télétravailler davantage.

Ils en ont marre du prix de l’immobilier (coucou, la région parisienne), marre de la pollution (hello le périf) et encore plus marre du temps de transport (bonjour le RER A et la ligne 13). Ce n'est pas nouveau mais ils rêvent de plus en plus fort de régions et de territoires (on ne dit plus province). Et tant qu’à faire, un tiers d’entre eux pense à la campagne. 

Le chant du coq juste avant l’aube et le manque d’épiceries ouvertes jusqu’à minuit ne leur pose pas grand problème. En revanche, ils ont un souhait : continuer de télétravailler, histoire de profiter de l’espace supplémentaire que leur permettra leur migration.

 

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Leurs nouvelles conditions ? Travailler au moins trois jours minimum par semaine à la maison. Quant au budget alloué au trajet domicile-boulot, il ne devra pas dépasser 200 euros par mois, pour 7 sur 10 d'entre eux. Les temps de transports ? Dans l’idéal, ils ne dépasseraient pas une heure. Mais ils souhaitent habiter près de la mer ou de la montagne. En revanche, s’ils ont des exigences, ils acceptent un compromis : rester plusieurs jours absents du domicile. Pas beaucoup, puisque, rappelons-le, ils souhaitent télétravailler un max.

Ce cahier des charges des cadres heureux est bien entendu disponible et en accès libre pour tous les DRH qui se demandent comment garder leurs cols blancs ou en recruter de nouveaux. Ils peuvent faire comme PSA qui a basculé totalement en mode télétravail en collant 80 000 de ses salariés à travers le monde chez eux 3,5 jours par semaine.

Ils aussi ont une autre option : faire le siège du bureau de leur PDG et le conjurer de déménager la boîte à Angoulême, puisque la ville de Charente arrive en tête du palmarès établi par Cadremploi et qui recense les lieux où il fait bon vivre et télétravailler. Si le boss refuse parce qu’il n’aime ni la BD ni les charentaises, et que le télétravail total l’effraie, il reste une troisième possibilité : ne rien changer, sauf une chose. Agir de telle sorte que les bonnes conditions de travail, l’ambiance au top et le management bienveillant deviennent une réalité. Etre bien dans sa boîte compense souvent quelques gros bouchons et un appartement un tantinet trop étroit.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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