Patagonia ou BMV ? La bonne gouvernance expliquée aux enfants

Sylvia Di Pasquale

L'entreprise peut-elle changer le monde ? Cette semaine, deux patrons ont pris des initiatives hors du commun. Le premier, dirigeant californien de Patagonia, a offert sa boîte à deux fondations qui œuvrent pour le climat. Le second, patron d’un groupe de transport français, a décidé d’exaucer le rêve d’un de ses salariés, façon Père Noël. Et vous, pour quel boss préféreriez-vous travailler ? Au fait maman, c’est quoi un "grand" patron ?  

Dessin de Charles Monnier pour Cadremploi

Patagonia ou  BMV ? La bonne gouvernance expliquée aux enfants
Dessin de Charles Monnier pour Cadremploi

C’est une belle question mon enfant. Si je reprends la parabole des chasseurs selon Les inconnus, il y a des bons patrons et des mauvais patrons. Les premiers gèreraient parfaitement leur boîte, et les seconds… eh bien ils gèreraient parfaitement leur boîte aussi. La différence serait donc ailleurs. Et justement, cette semaine c’était Noël en septembre. Coup sur coup, deux dirigeants, à 10 000 km de distance, ont fait un truc qui les classe automatiquement dans la catégorie des grands boss.

Chez Patagonia, le patron responsable 

Vraiment ? Allons voir de plus près et filons à Ventura, en Californie, au siège de Patagonia. Le boss de cette entreprise très écolo, qui fabrique du matériel et des vêtements pour crapahuter dans la nature, et qui depuis toujours applique un management ultra cool, vient de prendre une décision très surprenante, mais pas tant que ça. Sa boîte, qui va plutôt très bien, et pèse trois milliards de dollars, Yvon Chouinard a décidé de l’offrir à deux fondations destinées à préserver notre planète et à endiguer le dérèglement climatique. Ces fondations, il vient de les créer et leur a transféré les actions de Patagonia. Elles vont donc en gérer le capital. Pour les salariés, ce passage de relais ne changera pas grand-chose. Ils continueront de travailler en short, sauf que les bénéfices de l’entreprise n’iront pas engraisser des actionnaires, mais dégraisser le trop plein de pollution et de CO2.

Chez BMV transports, le patron Père-Noël

Plus près de nous, à Saint-Priest près de Lyon, une boîte française va plutôt pas mal elle aussi. Comme de nombreuses autres, BMV Transports peine à recruter et il lui manque 60 salariés. Alors son patron a eu une idée pour attirer des candidats : exaucer le rêve de l’un de ses 1 100 collaborateurs par le biais d’un tirage au sort. Et Jean-Alexandre Manchès, le PDG à l’origine de cette initiative, ne veut fixer aucune limite aux rêves que chacun va exprimer et glisser dans une urne, tout en fixant une condition : rester raisonnable. Dans les rêves émis par les collaborateurs, on retrouve en vrac, des souhaits plutôt sages comme le fait d’avoir une maison, mais aussi des rêves d’évasion classique, à base de tour du monde avec son conjoint. D’autres préfèrent donner à des associations. D’autres encore s’imaginent arrêter de travailler en étant payés à vie. 

Entre altruisme et générosité

Sur la base de ces deux histoires vraies, il ne te reste plus, mon enfant, qu’à te demander ce que pourrait être un "grand" patron. Pour moi, il siège dans une petite ville située entre Los Angeles et Santa Barbara. Mais libre à toi de préférer le Père Noël.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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