
En tombant sur la dernière campagne de recrutement de la Croix rouge française, on s’est dit que ses boss avaient tout compris.
Entre Derya, l’auxiliaire de puériculture, Thomas, le responsable qualité ou Hervé le kiné (il y en a 9 au total), les métiers de l’ONG y sont racontés avec poésie par les voix de personnalités comme la chanteuse Zazie, le comédien Nicolas Marié ou le journaliste Julian Bugier.
Bien sûr, une entreprise de service informatique, de nettoyage ou de production de goupillons pour l’industrie agroalimentaire ne risquent pas d’attirer les stars comme une ONG pour rendre hommage à ses salariés et en attirer d’autres.
Egards : considérations que l'on témoigne à quelqu'un; marque d'estime, de respect.
Mais là n’est pas la question. La trouvaille de cette campagne, c’est la belle preuve d’attention portée au boulot de chacun des salariés filmés. Chacun a droit à des images et un texte slamé hyper travaillés. Une création originale qui est une marque d'égards - parce qu'ils le valent bien - non seulement envers leur engagement mais aussi la place que ce métier prend dans leur vie.
Toujours construire ton parcours qui te ressemble, avec ces valeurs qui nous rassemblent, sans mettre ta vie entre parenthèses, t’as choisi la Croix Rouge française.
La santé, c’est toi, la sécurité c’est toi et nos succès c’est toi.
Quand nombre d’employeurs s’égarent dans des campagnes racoleuses à coup de coolitude et de zénitude, la célèbre organisation caritative a compris que, pour attirer des candidats, il faut d’abord montrer de la reconnaissance envers ceux qui y sont déjà. Et pas n’importe comment. Pas au travers d’un « merci » en réponse à un mail ou un slack lorsqu’ils prennent une heureuse initiative ou mènent à bien un projet costaud.
Mais en leur offrant un cadeau réfléchi, personnel et public.
Dans toutes les entreprises de France, il y a des Derya ou des Hervé qui rêvent d’être reconnus pour leur travail. Peut-être même que cette soif de reconnaissance est plus élevée encore du côté des légions de salariés qui travaillent dans d’anonymes entreprises et dans des métiers dont le sens n’est pas aussi spectaculaire que ceux d’une ONG. Alors que pourtant, ils sont utiles, même si leur quotidien de tableur Excel ou de reporting au service client n’est pas aussi télégénique que le boulot des humanitaires.
Cette forme de reconnaissance sincère à laquelle aspire n’importe quel salarié devrait être le socle de toute campagne de marque employeur. Car des collaborateurs personnellement reconnus sont les meilleurs ambassadeurs de leur boîte. Un air connu à slamer pour ne point l'oublier.
Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.